La fois où j’ai pris du recul : quelle bonne décision !
Je suis extrêmement bonne pour écouter et offrir des conseils pour aider les autres. Par contre, je suis un peu moins bonne pour appliquer cesdits conseils.
Ça fait quelques mois que je suis fatiguée, que mon corps me donne des signes pour arrêter ou du moins ralentir. Début septembre, je suis tombée très malade et je commence aujourd’hui, fin octobre, à me sentir mieux. Cela dit, je sais que je ne suis pas encore 100 % rétablie.
Je me suis posée comme question : « À quand remonte la dernière fois où j’ai pris du temps pour moi ? Que j’ai fermé l’ordinateur pendant quelques jours ? Que j’ai laissé mes courriels remplir ma boîte Outlook ? Que j’ai relaxé sans traîner avec moi mon cellulaire ? Que j’ai lu un bon roman d’amour en 72 heures évachées au soleil sans regarder le temps passer ? » Un an ? Deux ? Je sais. Ça n’a pas d’allure. La fille qui passe des mois et des centaines d’heures à vous organiser un rassemblement afin que vous puissiez prendre du temps pour vous ne le faisait même pas pour elle.
Ma tête, mon corps et mon esprit avaient grandement besoin d’une pause, d’un temps d’arrêt, de prendre du recul, de zapper un peu le quotidien…
Quand mon mari a su qu’il partirait durant quelques jours au mois d’octobre vers Orlando pour une conférence, je me suis dit que c’était un signe. Grâce à mes points Aéroplan (wouhouuuuuu), je me suis payé un vol vers le « Sunshine State » et j’ai profité de l’hôtel pendant que mon conjoint travaillait. J’étais dans un endroit paradisiaque, loin de tout, entouré de nature, de soleil et de plusieurs chaises longues.
Nous sommes partis une journée à l’avance afin de passer un 36 heures en amoureux ensemble et nous avons eu un très beau moment, tous les deux. Ça nous a fait du bien. Nous avons ri, discuté, bien mangé, fait une sieste en plein après-midi… bref, ce fut un petit moment de bonheur avec mon homme.
Ensuite, j’ai passé plus de deux jours seule, à lire, courir au soleil, me reposer, faire le vide, me baigner et vivre le moment présent. J’ai tellement fait le vide que souvent, je ne me souvenais plus de mon numéro de chambre d’hôtel et je me trompais souvent d’ascenseur (car il y avait deux groupes d’ascenseurs). La madame a réellement décroché ! :-)
Ce recul m’a permis de constater à quel point j’étais stressée. Comme je disais dans un précédent texte, sur l’envie, autant j’aime ce que je fais et où je m’en vais avec Je suis une maman et mes autres engagements, autant que ça peut être difficile et stressant à l’occasion. Je n’ai pas une grande confiance en moi alors il m’arrive de douter, de stresser et inévitablement me faire du mal.
La Jaime d’avant ce recul aurait probablement eu ces pensées : « Ohhh ! Mais je ne peux pas laisser mes courriels s’empiler et ne pas les regarder ! Si je manque quelque chose d’important. Ohhhh ! Je dois regarder ce qui se passe sur les réseaux sociaux pour ne rien manquer ! Mais il faut que je prenne quelques instants pour mettre le site à jour, etc. J’espère que mes petites vacances ne me nuiront pas… qu’on ne m’oubliera pas. »
La Jaime qui a pris du recul et un temps d’arrêt revient à la maison en se disant ceci : « Je suis tellement contente d’avoir pris ce temps d’arrêt. Je me sens mieux, je me sens reposée. Ce recul m’a fait énormément de bien et je me sens prête à reprendre ma route. Si j’ai manqué quelque chose, so what. Je fais de mon mieux, je donne mon 200 % alors je peux me permettre de prendre du temps pour moi, pour mes enfants, pour mon mari…. et ce, sans culpabilité, remords, stress ou doute. Je n’attendrai plus des années avant de le refaire. Fermer mon ordinateur et mettre la switch à off, feront dorénavant partie de ma réalité. Fais-toi donc plus confiance, Jaime. Le passé, c’est le passé… arrête d’avoir peur. »
Je réalise que le stress du quotidien et les exigences que nous nous mettons nous-mêmes, à la longue, peuvent devenir du poison. C’est un gros mot, mais c’est ce que je ressens. La veille de mon retour, j’ai décidé de travailler quelques heures, car j’avais une rencontre de prévue. Or, à la fin, j’ai pris un instant pour évaluer mon état et je ressentais le stress monter et la roue tourner dans ma tête. C’est fort !
Je reviens à la maison reposée, reconnaissante et prête à reprendre ma route. J’ai instauré de nouvelles consignes routières, qui, je l’espère, m’aideront à me concentrer sur les bonnes choses et à arrêter de m’en faire avec ce qui est hors de mon contrôle. De plus, j’ai pris un engagement envers moi-même, celui de m’entourer de positif et de zapper le négatif qui me hante parfois mon quotidien.
Quatre jours de recul, 96 heures d’arrêt, qui m’ont fait le plus grand des biens et me permettront d’accomplir encore plus, je le sais, je le sens. Pour cela, je suis remplie de gratitude et je reprends le chemin du retour souriante et zen… yé !