Le deuil d’une famille, de ma parenté
Le début de 2015 est loin d’être calme. Depuis le retour au boulot, j’ai l’impression de planer dans une ère de changement. Ça fait quelques mois que je me sens à la croisée des chemins pour plusieurs raisons, et voilà que tout déboule professionnellement et personnellement.
Aujourd’hui, j’ai fait un constat qui m’attriste profondément, mais je crois sincèrement que tout arrive pour une raison et que je dois passer par cette étape pour être en mesure de planer encore plus haut.
La famille, ma parenté, a toujours été importante pour moi. Même si je n’ai jamais vraiment connu la famille à mon père, le côté de ma mère a amplement comblé cet espace dans ma vie. Petite, j’avais l’immense bonheur de côtoyer plusieurs de ses membres régulièrement. Je voyais mes grands-parents au moins trois fois par semaine et, quand je pense à mon enfance, ils sont omniprésents dans mes souvenirs.
Quand ma tante ou mes cousins nous rendaient visite (ils habitent les États-Unis), j’étais celle qui organisait un souper de groupe afin que nous puissions nous retrouver. Chaque Noël, j’avais hâte d’aller en visite chez ma tante, même si c’était seulement pour une heure afin de voir mes cousines et mes grands-parents.
Je rêvais du jour où nous serions tous ensemble pour des partys et réunions de famille. Malheureusement, je rêvais en couleur. Il y avait toujours de la bisbille pour une raison ou une autre. La génération de ma mère avait de la difficulté à s’entendre et cela a eu des répercussions sur celles qui ont suivies, car une génération influençait l’autre.
Néanmoins, je gardais espoir.
Je me souviendrai toujours d’une gigantesque chicane qui a eu lieu lorsque j’avais 13 ans… ça s’est produit après le décès de mon père entre ma mère et sa famille. Je n’avais rien à voir là-dedans, mais j’étais tout de même prise entre deux clans et j’ai détesté le sentiment.
Vingt ans et plus tard, la Jaime adulte comprend un peu plus la game et je vois clairement le début d’une tornade. Encore une fois, sans le vouloir, je suis prise dans le tourbillon. Le pire dans tout cela, ça n’a rien à avoir avec moi ni avec la plupart des personnes qui seront dans la tempête.
Mon cœur est tellement rempli de peine.
Mon constat du moment : je n’y peux malheureusement rien. Je ne peux pas changer les autres ni leur façon de penser. Encore une fois, des personnes en ont jugé d’autres au lieu d’aller à la source. C’est dommage, car ça crée des conflits qui ne devraient pas avoir lieu. Ça blesse des relations. C’est malsain et les effets sont dévastateurs.
J’ai donc décidé de faire le deuil de ma parenté. Bien que ça me brise le cœur, je dois le faire pour ma santé mentale. En vous écrivant ces lignes, j’ai l’impression de vivre un échec… moi qui voulais tant voir la paix s’installer. Je vis également du rejet. J’ai toujours fait mon possible pour être honnête, intègre et juste envers tout le monde, mais je constate que ce n’est pas assez.
Je remercie mes tantes pour leur présence dans ma vie, surtout durant mon adolescence.
Mes cousines ont, pendant longtemps, été les sœurs que je souhaitais tant avoir. Je me souviendrai toujours du shower de mariage de l’une d’entre elle et la fois où j’ai accompagné ma cousine et sa petite famille au Chantecler. Et que dire de tous les weekends où j’ai couché chez elles. Des moments de pur bonheur pour moi.
Mes cousins, malgré la distance qui nous séparait, ont toujours été là pour moi également. L’année suivant le décès de mon père, nous avons passé Noël avec eux et ils nous ont aidés à traverser une période difficile. J’ai aussi eu l’occasion de passer une partie de l’été de mes 16 ans avec eux. Mon grand cousin se mariait et un des moments que je garde dans mon cœur est celui où mon cousin jouait du piano, il était rendu très tard, et j’étais assise à côté de lui, en admiration. C'est un musicien incroyable.
Étant donné que je suis le bébé de ma génération, j’ai eu le grand privilège de garder la plupart de mes petits cousins et petites-cousines. Les voir grandir fut un immense bonheur pour moi. J’espère qu’ils savent à que point je les aime. Même si nos chemins ne se croiseront probablement plus, j’espère qu’ils le savent...
Mon frère, je lui souhaite d’être heureux et d’être en paix avec ses décisions. Même s’il n’est plus parmi nous, je suis convaincue que mon père a toujours un œil sur nous et qu’il nous surveille…
Bien évidemment, la personne que je suis gardera toujours un brin d’espoir, mais je dois tourner la page et mettre mes énergies ailleurs. Ma porte sera toujours ouverte pour accueillir quiconque qui voudra y entrer. Cela dit, ça devra se faire dans le respect, le bonheur et l’ouverture. C’est non-négociable.
La fin de ce chapitre m’amène à me concentrer davantage sur la petite famille que j’aie. J’ai l’occasion d’en créer une toute nouvelle avec mon mari et mes enfants et de bâtir une fondation solide pour les générations à venir. La tristesse commence à se dissiper, et l’espoir commence à se faire sentir dans ma tête et dans mon cœur.
Selon Le Petit Larousse, non seulement la famille se définit par un ensemble des personnes unies par un lien de parenté, mais également par un ensemble de choses ayant des caractères communs.
Je réalise qu’au fil du temps, j’ai remplacé ma parenté par des amies incroyables, une belle famille assez présente dans ma vie et des rassemblements annuels avec des mères fantastiques. Tiens-toé, parenté !
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