Allaitement: témoignage de Karine
Alors voici mon cheminement!
Je suis une jeune femme de 26 ans et je suis infirmière clinicienne en salle d'accouchement. Le centre pour lequel je travaille est un centre hospitalier "ami des bébés". Ceci signifie que nous avons une politique qui prône l'allaitement maternel. Alors pour encourager et soutenir les femmes dans leur cheminement, nous recevons une formation particulière (positions d'allaitement, relation d'aide, support à l'allaitement...) visant à faciliter le rapport mère-enfant durant l'allaitement maternel. On peut donc dire que je "baigne" dans l'allaitement depuis maintenant plus de 4 ans. On pourrait donc croire que la décision s'est prise d'elle-même...Ce qui est vrai en partie!
Je désirais allaiter, mais pas à n'importe quel prix. À travers mon travail, je vois beaucoup de mamans qui se mettent un stress énorme sur les épaules afin de réussir leur allaitement et je ne voulais pas miner ma santé mentale ou mon rapport avec mon bébé et voir l'allaitement comme une corvée si ça ne fonctionnait pas. Je m'étais donc dit: si ça fonctionne, tant mieux, sinon tant pis. Je sais que l'allaitement est ce qu'il y a de mieux pour mon bébé, mais je voulais y aller une journée à la fois, une mise au sein à la fois.
Malgré toutes mes connaissances sur le sujet, quand il s'agit de ton bébé, de TON allaitement, c'est bien différent. Je ne peux pas dire que j'adorais ça au début. Dès la première mise au sein, ma puce m'a blessé et j'ai rapidement développé une gerçure. On aurait pu croire que ce genre de trucs n'arrive pas à une femme qui a, pour travail, la tâche d'aider des femmes à allaiter. Et bien, détrompez-vous! À chaque quart de travail, je demandais à une collègue différente (J'ai accouché au centre où je travaille) si je positionnais bien mon bébé, si elle prenait bien le sein et elles me répondaient toutes que oui. Alors pourquoi j'avais mal? Il a fallu un bon 2-3 semaines avant d'être vraiment à l'aise et de n'éprouver plus aucune douleur. C'est à partir de ce moment là que j'ai vraiment pu apprécier l'allaitement! Je dois toutefois avouer que les premières semaines et même les premiers mois, c'est un dévouement complet. Je ne faisais que ça, huit à dix fois par jour, mais malgré la fatigue et les moments de découragement, jamais l'idée ne m'est venue de donner autre chose que du lait maternel à mon enfant. J'en suis la première surprise, moi qui m'étais dit que si ça ne fonctionnait pas et bien tant pis!
Je crois que ce qui m'aide le plus est le fait que je me donne le droit de tirer mon lait et de le donner au biberon (au début, seulement au besoin) et maintenant une fois par jour au coucher et mon conjoint me donne également parfois "congé" pour que je puisse me reposer un peu. Je crois que la clé est de trouver un équilibre qui répond bien à nos besoins et de ne pas se mettre de pression face à la réussite ou non de son allaitement. Pour moi, ça a fonctionné et j'en suis très heureuse!
Je m'appelle Karine, j'ai 26 ans, je suis la fière maman d'une belle cocotte de 7 mois qui est allaitée depuis sa naissance et c'est pour moi une énorme fierté d'avoir réussi à allaiter jusqu'à maintenant. Je compte bien poursuivre mon allaitement jusqu'à mon retour au travail si j'en suis capable! L'allaitement est pour moi une expérience extraordinaire et je suis très heureuse que ça fonctionne pour moi!
Article rédigé par Karine
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