Allaitement: témoignage de Virginie
J'ai allaité pendant 8 mois une adorable petite poupoune et ce fut une expérience agréable et positive du début à la fin. Bien avant d'être enceinte, c'était une évidence pour moi que j'allais allaité mon enfant ou du moins essayer de le faire! Car on ne sait jamais ce que représente cette expérience avant de l'avoir vécue et il était important pour moi de ne pas me mettre à l'avance une pression inutile sur les épaules. Donc, pas d'objectif du genre "je vais allaiter X mois" ni de suivre à la lettre les directives d'une organisation de santé publique. Je fais ce que je peux, je fais comme je veux, je me respecte et je respecte mon enfant dans cette aventure.
Durant mes cours prénataux, quelques trucs avaient été donnés aux papas et mamans pour faciliter l'allaitement. Mais cela demeure de la théorie, qu'en sera-t-il de la pratique? Est-ce que cela fonctionnera si bien? Pour un premier enfant, on fonce tout droit dans l'inconnu, non seulement pour l'allaitement, mais pour tout!
En arrivant à l'hôpital, je me suis empressée de faire lire mon plan de naissance à tout le personnel! Je voulais être certaine que mon souhait d'allaiter le plus tôt possible après l'accouchement était compris par tous. Dans l'heure qui a suivi mon accouchement, j'étais dans mon lit, à côté de cet être minuscule, et j'essayais maladroitement de mettre mon sein dans la bouche de mon bébé. Une jeune infirmière me donnait des conseils, mais j'étais si nerveuse que je n'arrivais pas à les appliquer. Découragée, j'ai carrément demandé à l'infirmière de prendre mon sein dans sa main et de m'aider. Elle était surprise, mais elle l'a fait. Je n'avais plus aucune pudeur, je voulais simplement m'assurer de pouvoir nourrir mon bébé. Des explications qui auraient pu durer de longues minutes et augmenter mon niveau de stress se sont réglées en quelques secondes, mon sein dans la main de l'infirmière et moi comprenant sur-le-champ ce qu'elle tentait de m'inculquer. Une situation plutôt cocasse, mon orgueil sous le plancher, mais un bébé qui tétait déjà goulûment.
Par la suite, d'une période d'allaitement à une autre, je me sentais de plus en plus en confiance et mon bébé buvait de plus en plus facilement. J'étais sur la bonne voie, cela ne me mettait pas à l'abri des pépins qui pourraient survenir dans les prochains mois, mais c'était un départ qui faisait du bien.
Je fais partie des chanceuses qui n'ont pas connu les gerçures, mastites, manque de lait et autres obstacles à l'allaitement et cela a certainement contribué à rendre l'expérience positive. J'ai adoré tous ces instants où je regardais ma fille s'endormir sur le coussin d'allaitement, le bedon bien rempli, toutes les fois où nous nous regardions, les yeux dans les yeux et qu'au beau milieu d'une tétée, elle prenait une pause pour me sourire.
J'ai cessé d'allaiter lorsqu'elle avait 8 mois. Je considérais que j'avais fait ma part, elle mangeait désormais très bien les purées et acceptait le biberon sans sourciller. Et moi, j'avais une envie folle de reprendre possession de mon corps, de retrouver un peu plus de liberté et de remettre à mon horaire des sorties à l'improviste.
Je crois que pour un allaitement réussi:
- Il ne faut pas se mettre trop de pression. On l'essaie si ça nous tente, on continue si ça va bien. Un jour à la fois.
- On demande de l'aide quand ça devient difficile ou douloureux. On n'est pas des saintes ni des superwomans, on subit ces imprévus comme toutes les nouvelles mamans. N'hésitez pas à demander un coup de pouce (ou un coup de main dans mon cas!) à une professionnelle de la santé, à une marraine d'allaitement, des ressources existent.
- On arrête quand on n'a plus de plaisir à le faire.
- Peu importe le choix que l'on fait, on se respecte et on se fait respecter des autres! On assume nos choix et on évite d'écouter les critiques et jugements de notre entourage. Peu importe votre décision, il y aura toujours quelqu'un pour vous pointer du doigt, ne le laisser pas gruger votre précieuse énergie et poursuivez votre route. Y'a rien comme une maman heureuse pour offrir du bonheur à sa famille!
Bon allaitement (si c'est ce que vous souhaitez!)!
Article rédigé par Virginie Bernier