Allaiter en public : une obligation ?

Allaiter

Suis-je la seule nouvelle maman qui stresse à l’idée que son nouveau-né ait soudainement faim durant les courses ? Sûrement pas ! Je suis certaine qu’il vous est arrivé toutes sortes d’aventures à l’épicerie, au centre commercial ou au restaurant.  

Je sais que, dans les médias, on mise énormément sur l’allaitement sans pudeur. Repensons à la publicité avec Mahée Paiement arborant le slogan « Allaiter, c’est glamour »… Peu importe notre opinion sur cette campagne, l’allaitement, comme un acte naturel, est valorisé et c’est un point positif. Mais, au nom de cette valorisation et de la liberté des femmes, suis-je obligée d’allaiter en public ?

Allaitement

 

J’ai eu cette réflexion en naviguant sur Internet, quand je suis tombée sur un forum où l’on discutait du pictogramme « allaitement ». J’avoue avoir été étonnée par les commentaires qui allaient de « ça n’a pas de bon sens de cloîtrer les femmes qui allaitent » à « c’est scandaleux ! Pas question que je reçoive une contravention si j’allaite en dehors de ces salles ! »

Selon moi, ce que représente le pictogramme international ne brime en rien les femmes qui allaitent en public et il ne signifie pas que l’on doive le faire uniquement dans ces endroits. J’espère même que, si vous allaitez sur un banc au centre commercial et qu’on vous indique la salle du Babies’R’Us, vous répondrez à ces personnes que vous avez CHOISI d’allaiter à l’endroit où vous êtes.  

Au lieu de croire en une remise en question de notre liberté, pourquoi ne pas le voir comme une option offerte aux mères ? Et si ce pictogramme n’enlevait rien à personne ? S’il devenait une possibilité pour les femmes, comme moi, moins à l’aise en public, de sortir de chez elles en risquant de tomber sur « l’heure du boire », sans stresser ? 

Personnellement, j’ai choisi d’allaiter en respectant mes limites personnelles. Et pour cette raison, je suis heureuse d’avoir le choix de le faire en public ou non. Est-ce que je suis en train de faire reculer les droits et la liberté des femmes ? Je ne me sens pas brimée, ni jugée, ni cloîtrée. En fait, je me sens privilégiée qu’on ait pensé à moi, la maman qui a un bébé qui boit difficilement au sein. Parce qu’il pleure, quand le débit n’est pas à son goût. Parce qu’il mange ses mains et brise la succion aux vingt secondes. Parce qu’il veut regarder partout, en même temps qu’il boit. Je me trouve chanceuse que l’on ait pensé à moi, la maman timide et moins habile avec la technique de la couverture. La maman qui ne peut pas s’offrir des soutiens-gorge et des chandails d’allaitement…

C’est pourquoi je remercie les endroits publics d’avoir pris le temps, l’argent et l’espace pour me permettre d’allaiter sur une chaise berçante avec un oreiller, en plus de m’offrir une table à langer, un lavabo et une poubelle pour jeter les couches souillées. On y retrouve parfois même le nécessaire pour tiédir un biberon !

Bien que ce soit une expérience merveilleuse, l’allaitement m’a demandé de déployer plus d’efforts que je me l’imaginais au départ. Heureusement, ce fut pour moi un soulagement d’apprendre que, dans ma région, il y a plusieurs commerces qui offrent un coin pour mettre l’enfant au sein. Cette initiative est née de la campagne « Allaiter en chemin »[1]. 

Je leur dis merci, de la part d’une maman qui respecte ses limites en suivant le pictogramme, et qui respecte celles qui n’en ont pas besoin…

Et vous, utilisez-vous les salles d’allaitement ?

Racontez-nous une fois où vous avez eu à allaiter en chemin...

Article rédigé par Maylissa Nadeau 

[1] Maison de la Famille de Drummondville, lancée le 27 novembre 2014.



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