Avant d'être maman, j'étais naïve
Au début de la vingtaine, j'ai travaillé dans un camp de vacances comme monitrice – d'abord en charge du groupe des ados (15-16 ans) et l'année suivante comme responsable de l'hébertisme et survie en forêt.
Des jeunes, j'en ai vu passer... Assez pour dire que je ne voulais pas avoir de gars (c'est bruyant, ça grimpe partout, ça pue et ça fait des mauvais coups) et assez également pour croire que MOI, je savais comment bien élever ça des enfants.
Hahahahahaha!
À cette époque, quand je tentais de mettre mon groupe de jeunes ados au lit à l'heure du couvre-feu et qu'ils se mettaient à faire « le party » dès que j'avais le dos tourné, en sautant sur les lits, je jugeais les parents mous qui en avaient fait des enfants impolis et irrespectueux de l'autorité.
Et les plus jeunes, ceux qui prenaient du Ritalin tous les matins, je jugeais leurs parents qui camouflaient les problèmes de leurs enfants en les droguant pour avoir la paix.
Et que dire des enfants qui faisaient des crises en public... à lancer des choses, à hurler, à se rouler par terre... Enfants rois, suffit qu'ils hurlent et ils avaient mer et monde.
J'ai même jugé ma propre sœur, qui laissait son fils de 10-11 mois vider l'armoire de plats Tupperware ou jouer dans celle des casseroles... Enceinte de mon premier jusqu'aux oreilles, mon mari et moi nous nous disions en secret que notre fils ne ferait pas ça.... Parce que MOI, je savais comment élever ça, un enfant sage, tranquille et poli, même à 10 mois!
Bref, en accouchant de mon premier enfant, j'ai réalisé qu'il n'y a pas que le placenta qui prend le bord... Nos illusions aussi!
D'abord, j'ai deux gars bruyants-grouillants-joueurs-de-tours-qui-ne-lavent-pas-leurs-cheveux-si-je-ne-leur-rappelle-pas. De 10 et 12 ans.
Tous les deux ont fouillé dans les armoires de plats Tupperware et fait le bordel dans les chaudrons, parce que pendant qu'ils faisaient ça, moi, je pouvais faire « autre chose » sans craindre que bébé se blesse ou qu'il mette le feu par accident.
Tous les deux prennent de la médication pour leur TDAHHHHHHHHH (moi aussi d'ailleurs! Au diable les principes de base!) et tous les deux m'ont fait des crises monstrueuses au centre commercial à au moins quelques reprises. Je sais maintenant que parfois, les enfants « perdent le contrôle » de leur tête et de leurs émotions sans que ça ne soit la faute des parents...
Et à 12 ans, lorsque mon grand est avec sa gang d'amis et que maman n'y est pas, devinez quoi? Il est bruyant, il grimpe et saute partout, MAIS il n'est jamais impoli (I WIN! Pour l'instant du moins!).
Je suis une maman molle qui se « débarrasse d'un problème » en droguant mes fils, ces horribles enfants-rois puants et malpolis?
Avec le recul (et les années de pratique!) je peux vous assurer que non. Je suis une maman... tout simplement!
Et vous, avez-vous des principes qui ont pris le bord en accouchant? Des préjugés enfin effacés?
Article rédigé par Annie Goudreau
Son blogue : Morceaux-arc-en-ciel
Vous souvenez-vous de Geneviève, la maman des triplées? Elle nous parle des fameuses questions auxquelles elle doit répondre lorsqu'elle sort avec ses filles.