Ce soir, je me sens comme une ratée

Ce soir je me sens comme une ratée… Je pleure à chaudes larmes en écrivant ces mots.

Je suis de nature irritable et sans patience quand je suis trop exténuée et surchargée de travail de tout bord, tout côté. Mais normalement, c'est plutôt mon mari qui en écope, car je tente désespérément de ne pas crier après mon fils de 2 ans qui entre dans sa phase de « testage de limites à l'infini ». Mais j'avoue en être incapable et ça me tue à petit feu.

Les jours où il est, disons « difficile » du matin au soir, on dirait que je me console en me disant que ça a été rough de A à Z. Ça me donne comme une excuse d'être carrément à bout et prête à péter les plombs. Je me rationalise ça de même. Dans ce temps-là, quand je tente de rationaliser, j'évite de lire les beaux blogues qui nous rappellent que « les mots qu'on dit à nos enfants deviennent leur voix intérieure » ou bien « traiter vos enfants comme vous voulez qu'ils traitent les autres plus tard », etc. Méchant guilt trip. Vraiment pas ce dont j'ai besoin quand je tente tant bien que mal de me faire une fausse croyance que je n’ai pas perdu la carte, que je n’ai pas vraiment exagéré en criant ou en me fâchant et que dans le fond, je n’ai pas vraiment à culpabiliser. Ouin. #Fail

Mais aujourd'hui ça a été pire. Je ne sais pas vraiment pourquoi ça a été pire. Je pleure très rarement. Je suis plutôt du genre à me fâcher contre moi-même, ce qui est une autre forme de culpabilité mal placée. Mais là ce soir je ne peux ne pas faire autrement que pleurer. On a passé une si belle journée ensemble moi et mon petit prince d'amour. Ça a bien été, il était si heureux. Je l'ai amené manger son lunch préféré et on a fait son activité préférée aussi. On avait eu une journée difficile avec plusieurs crises la veille, mais je voulais partir en neuf aujourd'hui. Je m'étais dit dès mon réveil qu'aujourd'hui ce serait différent, qu'aujourd'hui je serais plus patiente. Qu'aujourd'hui je n'oublierais pas de remettre en perspective que pendant que moi j'apprends à être maman, ben mon petit homme lui, apprend à être un petit homme. Il ne sait pas plus ce qu'il fait que moi. Mais c'est moi l'adulte. Lui, il ne fait que se fier à moi, il ne connaît rien d'autre que ça. Et là, à son âge, ben il teste les limites. Il s'essaye, il apprend ce qu'il peut et ne peut pas faire. Je sais que je ne dois pas céder à ses crises, ni les alimenter en me fâchant contre lui. Je sais que je dois rester ferme et être constante. La plupart des parents savent ça. En théorie. Très peu if any, savent comment mettre ça en pratique sans devenir fou. Mais je me suis dit que j'allais essayer aujourd'hui et j'ai réussi. Mon petit prince à moi a même fait une crise en sortant du magasin. Il ne voulait pas s'habiller, il se tordait à gauche et à droite rendant pratiquement impossible la tâche de lui enfiler son habit de neige. Il faisait la crevette en se cambrant vers l'arrière dans mes bras en hurlant « NOOOOOOOOON » et en grosses larmes faisant en sorte que j'ai dû pratiquement le prendre en saucisse sous mon bras. Mais j'ai maintenu le cap. Je suis restée calme en dedans et je ne lui ai même pas parlé. Je me concentrais sur ma respiration en me disant que c'était juste un mauvais moment à passer, que ce n’était pas de sa faute à mon pauvre coco. Et j'ai été fière. Oui, j'étais fière, car ça n'a pas vraiment duré longtemps et une fois rendus dans l'auto, après un match de lutte gréco-romaine pour l'attacher dans son banc de bébé, ben il s'est calmé et il me souriait dans le miroir, comme si rien de tout ça était arrivé, et j'étais fière.

Mais ce soir, ben ce soir c'est une autre histoire. Tu vas peut-être croire que j'exagère, toi la maman qui trouve le moyen de rester zen. Tu vas peut-être voir mon petit événement du soir comme un petit rien du tout. Mais moi, ça m'a fendu le cœur. Ce soir tu n'as pas voulu suivre ta routine, du bain, lecture et dodo. Tu as voulu monter directement dans ta chambre et lire des livres un bon 30-40 minutes d'avance. C'était franchement douteux, mais je me suis dit why not. Puis tu as demandé d'aller sur le pot et tu t'es dévêti. C'est par la suite, quand j'ai voulu te mettre ta couche lavable de nuit que le yiable est rentré dans la place. Ça a été la méga crise, les nons en criant à t'arracher un poumon, les pleurs avec des efforts pour vomir. C'est là que j'ai perdu la carte. Je t'ai crié après. Vraiment fort. Je n’ai rien dit de méchant, juste un « là c'est assez » en essayant de te tenir les fesses dans la couche pour te la mettre. Mais, dans tes petits yeux déjà confus, tes petits yeux qui me montraient bien que tu ne savais pas trop pourquoi tu étais si fâché de mettre ta couche, que tu ne savais pas trop pourquoi tu te sentais si fatigué tout d'un coup, dans ces petits yeux la ben j'ai soudainement vu la peur que mon ton de voix t'a fait vivre et la confusion, voir même la trahison que tu as ressentie que ta maman te laisse tomber dans un moment où tu feelais pas pentoute. Et pour ça j'ai honte. Ça allait si bien, je faisais des efforts et je pensais y arriver. J'étais fière de ma journée. Et malgré que je reste entièrement fière de toi mon fils, je me sens vraiment comme une ratée ce soir et honnêtement, c'est dur à gérer.

Article rédigé par une lectrice, Karina Greenwood




Précédent
Précédent

Top 8 des choses que seules les mamans « exilées » peuvent comprendre

Suivant
Suivant

5 applications gratuites pour tablettes à essayer