Entretien avec Johanne Martineau : restons zen !

Coach de vie, Johanne Martineau est aussi maman, enceinte du 5e enfant de la famille. Personnellement, elle a connu les problèmes liés à l’infertilité; professionnellement, elle suit des personnes ou des couples qui doivent composer avec cette anomalie. Je suis une maman lui a parlé dans le cadre de la semaine canadienne de sensibilisation à l’infertilité. Compte-rendu de notre entretien.

Dans sa pratique, madame Martineau a remarqué une corrélation importante entre l’augmentation du niveau de stress et les difficultés de conception. Plusieurs études abondent en ce sens. Comment est-ce relié ?

Souvent, les couples la consultent au départ pour certains conflits : plus le délai est long avant un test de grossesse positif, plus la possibilité que des problèmes de couple surviennent est grande. L’homme et la femme vivent cette situation de façon bien différente : l’homme est plus détaché; la femme le vit plus intensément. C’est elle qui est consciente de son cycle, qui le vit chaque mois. L’attente, l’espoir, l’échec, la déception lui font vivre des hauts et des bas émotionnels importants. Elle est attachée au résultat.

Comment ne pas tomber dans le panneau de la « production de bébé » ?

Les couples peuvent garder la conception comme objectif. Mais ils doivent le garder à l’extérieur de la chambre à coucher. Lorsqu’ils se retrouvent dans l’intimité, ils doivent absolument se détacher du résultat, rester dans le moment présent et le savourer. Parfois, l’ambiance peut faire une différence. Mais de créer une ambiance, nous laisse dans la planification. La spontanéité est très importante. Pour ce faire, les hommes seront d’une importance capitale.

Il faut trouver le moyen de couper le cérébral, d’arrêter de s’informer et de s’offrir des moments de couple de qualité. Que ce soit en faisant une marche, en allant jouer dehors. C’est important de cultiver le goût du jeu. Aller au restaurant si l’on ne parle que de la prochaine ovulation ajoutera au stress plutôt que de partager un moment heureux. Aller jouer au hockey sur air fera complètement décrocher le temps d’une soirée et rapprochera les amoureux.

Apprendre à lâcher prise n’est pas facile, mais primordial. Il faut se fixer des objectifs réalistes et atteignables. Au lieu de mesurer au résultat, il faut apprendre à mesurer à l’initiative et se féliciter des accomplissements même modestes. Se féliciter, c’est s’aimer. Il faut s’aimer, bien s’occuper de soi, bien manger, bien dormir, conserver la magie dans le couple.

Consulter un professionnel aide grandement à vivre ces étapes plus sereinement. Il nous dira des vérités que nous ne voulons pas entendre et nous guidera pour mieux les accepter. Un professionnel est impartial. Il a des outils. Avec son aide, le couple pourra bâtir un plan de match. Il aidera à dédramatiser et à garder le cap sur l’essentiel : l’amour du couple !

Quand tombe le diagnostic…

Malgré les croyances, le cadeau de la fertilité n’est pas donné à tout le monde. De la même façon qu’un enfant peut naitre en bonne ou en mauvaise santé. Il faut mettre le bon terme sur l’émotion. La culpabilité n’entre pas en compte. On inflige une peine à un coupable pour cause de crime. La personne infertile n’a commis aucun délit. Elle ne peut pas s’en vouloir, elle n’a pas le contrôle sur la situation.

La première émotion est une énorme peine. Un deuil sera à faire. Si la cause est irréversible, un immense deuil sera à faire.

Comme dans tout deuil, l’entourage ressent un profond malaise. Il n’écoute pas et donne des opinions ou des solutions toutes faites qui ne répondent pas au besoin de l’endeuillé. Ce qu’il veut, c’est simplement de l’écoute, de la compassion. C’est important que ce besoin soit exprimé à l’entourage afin qu’il puisse savoir quoi faire.

C’est normal que les gens s’informent et prennent des nouvelles s’ils sont informés des démarches entreprises pour une grossesse ou en clinique de fertilité. Il faut choisir avec qui l’on partage ces informations. Le partager à tous oblige à faire face aux questions et aux commentaires.

On ne peut pas changer l’entourage, on peut simplement changer de l’intérieur. Il faut apprendre à se détacher du résultat. Plus on est détaché, moins l’on est atteint. Il faut voir le positif, voir le beau et faire taire le petit démon sur notre épaule pour laisser l’ange parler. C’est important de se démontrer de l’amour, de se considérer comme notre meilleure amie. D’être bonne et douce envers soi-même. Nous les sommes souvent avec les autres, pourquoi pas avec soi ? Apprendre à se créer une solidité émotive, c’est apprendre à se respecter. Diminuer les attentes. Vivre le moment présent et savourer nos acquis. S’aimer soi-même, aimer son chum, se faire aimer de lui et, ensemble, aimer et profiter pleinement de la vie !

​Article rédigé par Catherine Lemire



Jaime Damak

Blogueuse famille / lifestyle / voyage, chroniqueuse, influenceur famille / maman et auteure, Jaime est suivie sur la toile par une communauté engagée de plus de 90 000 personnes. Elle se distingue par son approche humaine et vraie.

Elle est mariée et mère de deux enfants (ados!). De plus, elle détient un B.A.A. en marketing de l’Université de Sherbrooke et elle est parfaitement bilingue.

Elle est une entrepreneur déterminée, passionnée et remplie de gratitude.

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