Le choix de sa chance

Je suis une maman à la maison. L’idée a germé dans mon esprit bien avant que je fonde une famille. Quand mon fils est né, je ne me suis même pas questionnée et j’ai pris mon congé de maternité. Étant enseignante, je « manquais » une année scolaire complète.

Quand la rentrée est revenue, là, la question s’est posée. Un peu. Je crois que c’est juste parce que la rentrée a toujours été un moment fort dans ma vie. J’ai tenté d’imaginer ma vie si j’allais reconduire mon trésor à la garderie pour aller enseigner à d’autres trésors. Je n’y suis pas parvenue. Je ne voulais surtout pas que quelqu’un d’autre assiste à toutes ces premières fois qui marquent et toutes les autres fois aussi. J’ai donc laissé quelqu’un d’autre prendre ma place dans une classe.   

Crédit photo : Catherine Galarneau


Crédit photo : Catherine Galarneau

Depuis ce jour, une des phrases que j’entends le plus et que j’aime le moins c’est : « Tu es chanceuse de pouvoir te le permettre !» Je suis maman à la maison par choix, pas par chance ! Je n’ai pas gagné à un tirage au sort. Je n’ai pas pigé la décision de ma vie dans un chapeau. J’ai simplement fait un choix, un bon matin de septembre.  

Au début, nous avons laissé les choses aller, sans plan, sans plus d’organisation. Nous avons vécu avec un salaire. Un salaire, disons-le, plutôt moyen à cette époque et des dettes d’étude, de voyage, de déménagement, etc. Des dettes qui n’ont cessé de croître. Et c’est là que l’expression « assumer notre choix » a pris tout son sens ! Nous avons rencontré une conseillère financière et nous avons réorganisé nos finances. Nous nous sommes fait un budget que nous avons tenu très serré pendant un an, pour constater que c’était possible, que je pouvais continuer d’élever mon fils à la maison. Et l’enfant suivant qui avait déjà commencé à pousser dans mon ventre. Et la petite troisième qui est venue s’ajouter il y a moins d’un an.

Même si le salaire qui nous fait vivre a augmenté depuis les débuts, ce n’est pas comme de vivre avec deux salaires. Chaque dépense est réfléchie, évaluée. Chaque jour, je prends des décisions pour adapter mon rythme de vie à cette réalité que j’ai choisie. Cela demande parfois bien des efforts et des sacrifices, mais je ne me verrais pas vivre autrement !

Je ne suis pas en train d’essayer de vous convaincre de quitter vos emplois pour élever vos enfants à la maison. Mais je considère qu’on a tous le choix dans la vie. Le choix d’action et le choix de réaction. Faire un choix –et là je parle de décision de grande envergure- implique une grande réflexion; ce n’est pas toujours facile. L’assumer, c’est-à-dire d’être en harmonie avec ce choix et faire tous les efforts nécessaires pour que ça fonctionne, c’est souvent bien plus difficile. Parfois les efforts, les changements à entreprendre sont minimes, parfois ils sont immenses ! Soupeser la valeur de ces efforts et décider si ça nous convient ou non fait partie du processus. Mais en fin de compte, on a toujours le choix. Celui de foncer, celui d’attendre, celui d’être heureux de ce qu’on a, celui d’aspirer à mieux…

Je connais des mamans monoparentales à la maison qui reçoivent de l’aide sociale. Je connais aussi des mamans dont les conjoints ont des super salaires et qui travaillent aussi. Ce n’est pas une question de chance !

Je parle ici d’être maman à la maison ou non, mais ça peut s’appliquer à tous types de choix ! L’idée est de faire nos choix profondément en accord avec nous-même, notre famille, nos valeurs et de faire les efforts nécessaires pour que ça fonctionne. Et cesser de penser « qu’on manque de chance » On fait notre chance !

Article rédigé par Catherine Galarneau

 



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