Le temps qui passe
Selon le dictionnaire de la langue française, le temps se définit ainsi :
« Durée dans laquelle se succèdent les évènements, les jours, les nuits... »
Si je pouvais ajouter ma propre définition je compléterais par :
« Un instant éphémère, bien malgré lui, dans lequel il faut essayer de profiter de toutes les secondes qui passent parce que jamais…. il ne revient en arrière »
C’est à travers le temps que l’on vit qu’on évolue. Nous sommes heureux de grandir, de vivre parce que l’on sait qu’il s’agit de l’évolution de la vie. Il y a des évènements qui deviennent des étapes, et c’est ainsi que la vie se déroule depuis la nuit des temps.
Cependant, personnellement, plus le temps passe, plus j’aimerais qu’il fige. Non pas que la vieillesse me terrifie. Non ! Mais plutôt parce que je perds le contrôle. Ça va trop vite. Et que, par conséquent, ça implique que mes enfants vieillissent également. Je vois mes enfants changer. Je les vois avoir leurs propres opinions. Je les vois vouloir se débrouiller seuls. Ils discutent et utilisent des termes qui prouvent qu’ils ne sont plus petits. Ils me demandent mon avis…
J’aimerais qu’ils puissent rester petits. Pas éternellement. Juste le temps que je me fasse à l’idée que la roue tourne et qu’un jour ils feront leurs propres vies. Ce sera l’étape de l’école, du premier amour suivi de la première rupture le moment où ils choisiront le métier qu’ils exerceront, le premier emploi, la première voiture…
Un jour, ils se marieront ou auront des enfants. Et moi, durant toutes ces premières fois, je tenterai d’être là, près d’eux, pour leur apporter mon amour et mon réconfort. Parce qu’il s’agit de mon rôle, après tout. Cependant, dans mon cœur, je me dirai sans doute que ça n’a pas de sens que le temps ait passé si rapidement. Je vivrai alors ce sentiment de regret des temps passés… la nostalgie.
J’ai l’impression d’être constamment en à la course. J’essaie de les éduquer, de jouer avec eux, de leur apprendre une multitude de choses. J’ai une tonne de tâches ménagères à faire et, surtout, j’essaie de garder en mémoire chaque petit instant joyeux auquel j’assiste. Je l’assimile et le place précieusement dans ces petits tiroirs intérieurs dans lesquels repose chacun de mes souvenirs.
En même temps, je l’avoue, j’ai peur. J’ai peur d’en laisser passer une. J’ai peur de ne pas avoir assez profité. J’ai peur de regretter quelque chose. Et si j’oubliais un souvenir ?
La vie est un véritable film qui donne l’impression de ne durer que deux heures. On cligne à peine des yeux pour éviter de manquer quelque chose. Elle nous échappe. Comme disait Charles d’Ormesson, un écrivain parisien : « Tout va si vite : le présent n’est qu’un morceau d’avenir qui se mue aussitôt en passé. »
Plus les jours défilent plus je comprends que je suis l’actrice principale d’une vie qui est la mienne et dont le thème est mes merveilleux enfants. Mais, un jour, je ne deviendrai qu’une spectatrice. Celle qui constatera que, malgré sa rapidité de passage, le temps aura laissé de belles traces.
Il paraît que ça aussi ça fait partie de l’évolution.
Article rédigé par Kim Lefrançois-Racicot