Lettre à ma fille que j’ai pris du temps à aimer
Nous étions au début d’une relation tumultueuse ton père et moi, la famille commençait à se composer sur un air différent et nous apprenions à apprivoiser notre nouvelle réalité. Par un matin d’octobre, j’ai appris la nouvelle « j’étais enceinte » de toi.
Tu es venue bouleverser mon univers déjà fragile, tu es venu brouiller les cartes pourtant bien entremêlées de mon existence.
Ton père était heureux de cette nouvelle, il voulait le dire à tout le monde… moi je n’étais pas prête à accepter ta présence dans mon ventre. Je débutais un nouvel emploi, je prenais mon envol de ma vie à la maison et toi tu venais me retourner de là où je venais de sortir.
Après quelques mois avec toi jour après jour dans mon ventre, après des mois de maux de cœur, de perte de poids et de prise de poids phénoménal par la suite. Après des mois à refuser que tu sois là, j’ai accepté que tu viendrais au monde dans mon monde.
Par un soir de juillet, un pressentiment, j’ai envoyé ton frère chez une amie pour la nuit. Tu n’étais pas prévue avant trois semaines mais je sentais que tu voulais être dans mes bras sous peu. Dans cette nuit chaude de juillet, les contractions ont débuté et rapidement, je me suis rendue à l’évidence : dans quelques heures tu serais dans mes bras.
Le travail fut ardu mais le résultat était merveilleux : tu étais là.
Contrairement à la croyance populaire, je ne t’ai pas aimée tout de suite. Je m’occupais de toi, je prenais soin de toi, tu étais importante pour moi mais je ne t’aimais pas comme j’aimais ton frère. Ce n’est pas un constat facile à faire, ce n’est pas évident à dire aux autres.
Et puis, durant l’été de ton 1 an, je suis partie avec ton père et toi en vacances. Les autres enfants de cette famille étant chez leurs autres parents, nous passions pour la première fois une semaine tous les trois seuls.
Je me souviens comme si c’était hier ce moment. Tu étais là, assise dans le corridor de l’hôtel, belle, douce et souriante. Je t’ai regardée et je suis tombée en amour avec toi, ce déclic que j’aurais voulu avoir un an plus tôt venait de se faire.
Ça m’a pris du temps j’en suis désolée. Depuis, tu es devenue mon grand amour, celle que j’aime d’un amour inconditionnel, celle pour qui je me battrais sans retenu, celle qui me fait devenir meilleure, celle qui en bouleversant ma vie a aussi rendu ma vie plus belle que jamais et qui a contribué grandement à faire de moi la femme heureuse que je suis !
Il y a quelques années, je t’ai raconté ton histoire selon ma perception. Nous avons pleuré, nous avons ri et surtout je t’ai dit combien je t’aime.
Merci ma belle grande fille d’être venue bouleversée mon monde, merci de m’avoir choisie pour être ta mère !
Article rédigé par Hélène Boissonneault
Vous souvenez-vous de Geneviève, la maman des triplées? Elle nous parle des fameuses questions auxquelles elle doit répondre lorsqu'elle sort avec ses filles.