Communauté de Ham-Sud : MERCI
Hier et aujourd’hui
Quand je prends le temps de penser à ma jeunesse et que je la compare avec celle de mes enfants, je vois que les temps ont changé. Petite, je prenais mon vélo pour me rendre seule chez mes grands-parents qui habitaient à environ deux kilomètres de chez nous. Ma mère m’envoyait à pied faire des commissions à l’épicerie et, dans mon petit village, les gens s’entraidaient beaucoup.
Dans la société actuelle, je ne pense pas que je laisserais un de mes enfants marcher seul pour aller chez un ami qui habite loin de chez nous ou que je le laisserais seul à l’épicerie. Je suis plus sur mes gardes et protectrice. Avec toutes les histoires que nous entendons de violence, d’enlèvement, de prédateurs et j’en passe, mon niveau de confiance envers autrui a diminué.
Aider un inconnu
Rappelez-vous quand, l’an dernier, Véronique Cloutier racontait aux Midis de Véro, qu’une jeune fille avait cogné à sa porte pour lui vendre quelque chose et qu’elle lui avait aussi demandé d’utiliser sa salle de bain ? Pendant un instant, Véronique avait hésité et, là, elle s’est dit « Voyons, c’est une fille qui a besoin d’aller à la toilette ». J’aurais probablement eu la même réaction qu’elle.
Quand vient le temps d’aider un inconnu, je pense qu’on est beaucoup plus réticent qu’avant. En tout cas, moi je le suis.
Ham-Sud : MERCI
La semaine dernière, j’étais en sortie scolaire avec ma poulette à Ham-Sud pour monter le mont Ham en raquettes. Bref, il y a eu un malentendu avec le chauffeur et le prof d’éducation physique et, une fois rendue à Ham-Sud, nous avons pris le mauvais chemin pour nous rendre à la montagne.
L’autobus a essayé de faire demi-tour, mais ce fut très difficile, car nous étions sur des chemins de campagne (chemins plus étroits, moins déneigés, glace noire). Ce qui devait arriver, arriva : l’autobus est resté pris, incapable de reprendre le bon chemin. Nous étions au fin fond des bois. Un point tel que mon cellulaire avait zéro réception.
Nous sommes descendus de l’autobus, les enfants ont mis leurs raquettes et nous avons commencé notre marche vers le village. Un père des élèves, qui nous attendait à la montagne, est devenu inquiet quand l’autobus n’est pas arrivé à destination. Il s’est donc mis à notre recherche et nous a trouvés dans un rang à quelques kilomètres du village. Après 90 minutes de marche, nous nous sommes arrêtés au bord de la route pour dîner. Le père est retourné au village pour calculer la distance/le temps restant avant d’y arriver. Une fois rendu sur place, il a vite réalisé qu’il serait impossible pour nous de nous rendre au mont Ham.
Il a parlé avec des gens du village et ils sont venus à notre rescousse. Deux camions et deux minifourgonnettes ont fait quelques allers-retours pour nous amener au centre-ville de Ham-Sud ! Une fois sur place, ils nous ont ouvert la salle communautaire pour que nous puissions être au chaud en attendant l’autobus.
La générosité de la communauté de Ham-Sud m’a grandement touchée. Ces gens ont pris du temps dans leur journée pour nous aider. J’en suis très reconnaissante. Leur geste m’a redonné espoir et m’a confirmé qu’il y a encore du beau, bon monde sur cette Terre. Au nom des élèves, des professeurs et des parents, je veux sincèrement remercier le village et la communauté de Ham-Sud.
Sur le coup, je vivais une petite déception, car l’activité prévue n’aurait plus lieu. Par contre à la fin de la journée et avec le recul, j’ai vécu quelque chose de beaucoup plus important. On entend souvent les mauvaises nouvelles à la télévision et dans les médias, mais il y a en aussi des bonnes… et je crois qu’il faudrait en parler plus.