La fête à Jeannot
Sous mon toit, aucune religion n’a élu domicile. Nous sommes athéss ou « ouatés » comme dirait ma 5 ans. Ce qui fait que chez nous, Pâques et bien, c’est la fête à Jeannot. À Jeannot qui? À Jeannot Lapin, voyons! Puisqu’aucun Dieu ne définit mon univers, je me permets d’avouer absolument sans gêne que j’ai une véritablement passion pour les fêtes commerciales. J’oserais même dire que je deviens un brin intense lorsque vient le temps de donner vie aux différents personnages du monde magique.
Cette magie qui m’habite, elle n’est pas arrivée là toute seule. Quand j’étais petite, mes parents étaient prêts à faire pas mal de folies pour voir des étincelles dans nos yeux! À Pâques justement, je me souviens très bien d’une année où ils avaient fait des empreintes de boue en forme de pattes de lapin un peu partout dans la maison, égarant des carottes ici et là, poursuivant ce trajet dans la cour et même par-dessus la clôture! Une autre fois, ils avaient fait une montagne de paille sur le toit de la voiture et y avaient caché tous nos chocolats! Je croyais si fort à Jeannot Lapin qu’aujourd’hui encore, je peux vous jurer que j’ai vu le pompon de sa queue alors qu’il tournait le coin de la maison… De la même façon que j’ai bel et bien entendu les grelots du père Noël sur le toit! Mon imagination était tellement alimentée dans le monde réel, que mon cerveau faisait de drôles de culbutes par moment! Tous ces souvenirs d’enfance font exploser mon cœur de trentenaire. Je me considère si chanceuse d’avoir eu ce genre de parents!
C’est pourquoi je pousse la barre encore plus haute à ce niveau dans mon rôle de mère. Je veux que mes enfants aient le cœur aussi gonflé que le mien dans trente ans. Chaque année, j’essaie de faire faire un petit truc différent à Jeannot. Dans les 5 années à lui ouvrir la porte de notre chez-nous, son passage le plus mémorable fut la fois où, très certainement inspirée par mes parents, j’ai fait des empreintes de pattes de lapin en sucre coloré un peu partout dans la maison…
Pourquoi en sucre? Parce que c’est connu, le lapin de Pâques mange tellement de chocolat qu’il a toujours un peu de sucre collé aux pattes… Et de la même façon que nous laissons un verre de lait et des biscuits au père Noël, nous laissons des carottes et d’autres crudités à Jeannot. Parfois, ce coquin de lapin laisse traîner des bouts de carottes croqués un peu partout avant de poursuivre sa tournée, au grand plaisir de ma marmaille au réveil.
Et chez vous, est-ce que notre ami Jeannot passe faire un tour? Racontez-nous vos histoires, vos souvenirs! Nous n’avons jamais assez de magie, voire même de folie dans nos cœurs pour faire sourire nos petits trésors!
De ma famille à la vôtre, joyeuse fête de Jeannot!
Article rédigé par Véronique Désormeaux