J’avais oublié
Si vous me suivez sur les réseaux sociaux, vous avez probablement vu que j’étais à l’hôpital hier avec ma belle Emma. Nous y étions pour une provocation aux pistaches en allergie – pédiatrie d’un jour.
Petite parenthèse
En fait, pour ceux qui ne le savent pas, Emma est sévèrement allergique aux arachides ainsi qu’à certaines noix. Toutefois, suite à des tests sanguins et cutanés, nous avons remarqué que l’allergie à quelques noix est minime, quasi inexistante. Avec l’allergologue, nous avons décidé de faire des provocations pour voir si Emma peut manger celles où l’allergie est peu présente. Depuis les 5 dernières années, Emma a eu des provocations pour les pacanes, noix de Grenoble et pistaches.
Fin de ma parenthèse
Hier, nous avons passé tout l’avant-midi en pédiatrie d’un jour pour la provocation. C’est un processus un brin long car on doit y aller étape par étape. L’allergologue est présent et une infirmière nous accompagne tout au long de la provocation afin de prendre les signes vitaux et s’assurer qu’elle ne réagit pas suite à la consommation de pistaches qui se fait au 15 minutes, à plusieurs reprises.
Hier soir, au retour à la maison, j’ai pleuré comme un bébé. Le stress tombait.
Je déteste le fait que ma fille ait des allergies alimentaires et que je ne puisse rien faire pour l’aider. Quand elle se faisait piquer hier pour l’installation d’une voie veineuse au cas où elle réagissait, mon cœur de mère avait mal car je sais qu’elle a souffert pendant quelques secondes. Chaque fois qu’elle mangeait des pistaches, je devais être forte et faire à semblant de rien, même si mon cœur faisait des montagnes russes. Je ne voulais pas qu’elle réagisse à l’aliment.
En repensant à ma journée, je me suis aussi souvenue des enfants qui pleuraient car ils avaient mal, étaient fatigués ou se faisaient piquer. Je vois encore dans ma tête le petit bébé de 14 jours qui était à nouveau à l’hôpital pour une autre prise de sang. Je ne connais pas leur histoire, mais je sais qu’ils devront se rendre quasi tous les jours pour une prise de sang. Ils étaient fatigués. Je vois également le père qui, à côté de moi, posait ses questions à l’infirmière puisque son fils allait avoir une intervention. Il espérait enfin trouver la cause des bobos de son ado. Je pourrais continuer mais vous voyez le tableau.
Le train-train quotidien nous garde bien occupé et on oublie souvent la chance que nous avons d’être en santé. Je m’inclus dans le « on » car ça m’a frappé de plein fouet hier soir.
J’avais oublié.
Pour avoir été un enfant assez malade et souvent hospitalisé, je comprends ce que ces enfants vivent.
Pour avoir été une mère avec un enfant hospitalisé à quelques reprises, je comprends ce que ces parents vivent.
Mais j’avais oublié.
Alors si vous êtes un parent dans cette situation, et que vous lisez ces lignes, je pense à vous. Je vous envoie une IMMENSE dose d’amour, d’empathie et d’espoir. Je souhaite de tout cœur que l’équipe médicale qui suit votre enfant puisse le guérir, trouver et réparer le bobo et vous permettre de retrouver votre maison et votre train-train quotidien normal. Je vous le souhaite tellement.
Vous êtes des ROCK STAR – des parents MAGNIFIQUES et FORMIDABLES. Ne l’oubliez surtout pas.
Puis si vous êtes un membre du personnel hospitalier – médecins, infirmiers-infirmières, bénévoles, entretien ou autre – MERCI infiniment pour tout. Votre patience, votre écoute, votre empathie, les petites choses que vous faites pour rendre le séjour plus facile sont grandement appréciées.
Hier les infirmières d’Emma étaient siiiii gentilles et je suis convaincue que ça nous a permis de passer à travers le tout plus en douceur.
Alors oui, mea culpa- j’avais oublié. Je m’en excuse.
Je me fais une note mentale de penser à vous chers parents un peu plus souvent et d’être reconnaissante pour ce que j’ai - même lors de journées plus grises. Car avec la santé, tout est possible.
Article rédigé par Jaime Damak
Suivez-moi sur Facebook
Suivez-moi sur Twitter
Suivez-moi sur Instagram