Quand l’épuisement frappe à ta porte
C’était le Vendredi saint. J’entamais ma deuxième journée à Montréal pour un projet professionnel et je me suis réveillée avec le début d’un petit rhume. Rien d’alarmant, mais je savais que je devais user de prudence afin de ne pas tomber malade. Une fois mes mandats de la journée terminée, je suis retournée à Sherbrooke pour un souper familial. Le lendemain, je me sentais moche. Je n’avais pas beaucoup d’énergie et j’avais un tout petit rhume. Le soir venu, j’ai opté pour l’idée de demeurer à la maison tandis que mon chum amenait les enfants souper dans sa famille. Je me souviens — je suis tombée endormie sur le divan en écoutant un film. Dimanche, Pâques, je me suis levée pour préparer un déjeuner spécial pour les enfants et voilà que j’ai été incapable de terminer la tâche. Je suis retournée me coucher. J’ai passé trois journées au lit. Zéro énergie. Incapable de réfléchir. Fatigue extrême.
J’avais peur. Je vous dirais même que j’avais la chienne. J’ai paniqué. Solide.
Nous étions à deux semaines du rassemblement annuel Je suis une maman. Quatorze jours de mon mariage (!) annuel. À 336 heures d’un grand événement que j’organise majoritairement seule. Et voilà que j’étais couchée dans mon lit avec la seule volonté de ne rien faire.
Je faisais face à une fourche dans ma vie. J’avais une décision à prendre. Une importante qui influencerait la suite des choses.
Je continuais tel quel, sans demander d'aide.
OU
Je prenais mon courage à deux mains, je m’ouvrais et je demandais un coup de main.
Rares sont les fois où j’ai fait appel à de l’aide. Par peur de déranger, par peur de ne plus être aimée, par peur de sembler faible. Pour toutes sortes de raisons.
Je sais que c’est un brin ironique, car j’ai bâti une communauté basée sur l’entraide, l’écoute et le respect alors que j’étais moi-même incapable de faire une simple demande pour alléger le poids alourdissant mes petites épaules. Bravo Jaime!
J’ai choisi d’oser. Pour ma santé physique et mentale, mais également pour montrer le bon exemple à mes enfants et à ma communauté (!). J’ai refilé la page Facebook à ma collaboratrice Cynthia, j’ai pesé sur pause au travail, j’ai invité ma collabo Marie-Eve et les amies de ma fille à venir me donner un coup de main pour les sacs-cadeaux, j’ai pris le temps de dormir, me reposer puis j’ai passé le flambeau à mon mari pour prendre soin des enfants et de la maison.
Mon constat?
Demander de l’aide n’est pas un acte de faiblesse. Mais plutôt un de courage. Quand nous sommes bien entourées, nous avançons plus vite, affrontons mieux les tempêtes et surtout, nous sommes moins essoufflées et nous pouvons davantage prendre soin de nous.
Trois semaines plus tard, je ne suis pas encore rétablie à 100 %, mais j’ai beaucoup grandi à travers cette épreuve. Je suis fière de moi, car je demande de plus en plus d'aide et je prends mieux soin de moi. J’apprends aussi à dire non — sans me sentir coupable.
Même si j’en fais un peu moins, mes enfants et mon mari m’aiment pareil.
Même si je délègue un peu plus, ma merveilleuse équipe est toujours là.
Même si je dis non à certains contrats, j’ai toujours du boulot qui arrive.
Même si j’ai opté pour une chaise lors de quelques prises de parole au rassemblement, les convives ont tout de même passé un bon moment.
Même si j’ai choisi de diminuer un peu ma rédaction, le temps de reprendre du mieux, vous êtes toujours là à mes côtés.
Moi qui avais si peur… d’être rejetée et considérée comme étant out.
Ce n’est tellement pas ce qui est arrivé. Comme quoi j’ai pris la bonne décision en demandant un coup de main.
Gros soupir.
Gros méga soupir!!!
Arrêtons d’avoir peur. Arrêtons d’essayer d’être des superwoman et superman.
Vivement l’entraide, l’écoute et le respect pour tous. Moi inclus. ;-)
Annie nous dresse une liste de 13 campings à essayer en famille cet été.