Rencontre marquante en voyage : Carolina
Vous connaissez mon amour pour le voyage, il est grand. Comme j’expliquais ici, quand on quitte notre zone de confort, notre quotidien et qu’on s’ouvre sur le monde, on peut faire toutes sortes d’apprentissages et rencontrer des gens qui vont marquer notre parcours, qui vont nous faire grandir et évoluer.
Lors de notre croisière MSC, mes enfants ont fait un grand constat : les familles dans le monde n’ont pas toutes le même privilège d’être ensemble. Je m’explique.
Un des atouts d’une croisière est le fait que souvent, en soirée, nous avons les mêmes serveurs. Vu que nous sommes une famille foodie, nous avons privilégié les soupers dans la salle à manger plutôt que le buffet. Or, durant notre séjour, au fil de nos soirées, nous avons créé des affinités avec nos serveurs. Carolina était toujours rayonnante et de bonne humeur. Elle aimait beaucoup nos enfants. Il faut dire que tous les soirs, Philippe faisait un grand effort pour parler seulement en espagnol et il faisait bien rire l’équipe de service. Vous le connaissez avec sa grande joie de vivre et son air de showman… il était assez divertissant.
Le dernier soir, on a été curieux de connaître ce qui s’en venait pour Carolina. Elle nous a expliqué qu’il restait 2 mois à son contrat (elle était à son 6e mois sur le bateau) et qu’ensuite elle retournerait à la maison pendant trois mois. Un beau congé au Honduras, son pays.
En jasant de tout et de rien, les enfants lui ont demandé si elle avait une famille là-bas. Elle nous a expliqué alors qu’elle avait un garçon de 7 ans qui l’attendait. Sa réponse a causé un léger froid; nous nous sommes mis à digérer sa réponse et faire des calculs dans notre tête. Elle ne passait pas des jours, ni des semaines, mais DES MOIS à ne pas voir son enfant.
J’y repense et j’en ai les frissons.
Bien évidemment, on a changé de sujet, car ses yeux se sont remplis d’eau quand elle nous a dit qu’elle avait bien hâte de voir son garçon.
Elle faisait un énorme sacrifice pour sa famille, pour leur donner une meilleure vie.
Quand elle a quitté notre table, Philippe a éclaté en sanglots, trouvant ses propos dérangeants. Je comprenais bien sa réaction. Dans sa tête, ce serait impensable, passer huit mois sans me voir. C’est loin d’être notre réalité.
S’en est suivi une conversation sérieuse et importante sur les différentes réalités familiales dans le monde. D’un côté, quand nous voyageons sur des croisières, dans des tout-inclus, il m’arrive d’avoir des petits malaises, car les gens qui y travaillent ont des horaires de FOU, sont souvent loin de leurs maisons, etc. Par contre, si ces emplois n’existaient pas, que feraient-ils? Pour certains ces emplois leur permettent une meilleure vie, à eux et leur famille. Bref, on pourrait débattre le sujet longtemps.
Cette rencontre, cette discussion avec Carolina, nous a également ramenés à l’essentiel. Même si nous sommes une famille assez reconnaissante, assise autour de la table à se regarder intensément, nous vivions un moment riche en gratitude, pour une multitude de raisons.
Ma chère Carolina, je sais que les chances que tu tombes sur ce texte sont extrêmement faibles, mais je veux que tu saches à quel point tu as été une personne marquante pour nous durant ce voyage. Ta bonne humeur et ta gentillesse nous a tout de suite charmés puis quand nous avons appris à plus te connaître, nous avons été épatés par ta résilience, ton immense cœur et le sacrifice ultime que tu fais pour ta famille.
Je crois sincèrement qu’il n’y a pas de hasard dans la vie et ta rencontre n’en est assurément pas un.
Signée une mère qui fut profondément touchée par notre rencontre
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