Savoir-vivre 101
Mise en contexte
Jeudi. 6h05. Je m’apprête à quitter la maison pour ma séance d’entrainement matinale. Vu que je suis encore un peu brûlée physiquement à la suite du voyage de fin d’année avec Philippe et sa classe en début de semaine, je décide de seulement marcher un 5 km au lieu de courir. Je pars.
Vers 6h25, je vois au loin trois jeunes qui attendent l’autobus. Une fille et deux garçons âgés environ 16 ans. Au fur et à mesure que je m’avance vers eux, leur conversation est de plus en plus claire. Leurs paroles m’ont paru comme une claque dans le visage. Je suis vite sortie de la transe d’exercice où je me trouvais. Est-ce que je rêvais? Est-ce que j’avais mal compris leur propos? Ma tête essayait d’analyser le tout à une vitesse folle. J’ai ralenti mon pas afin de m’assurer une compréhension totale de ce qui se disait.
La conversation
Fille, au gars #1 assis à sa gauche : En tout cas, on sait tous que tu l’as fourrée.
(Phrase qui m’a donné une claque dans le visage)
Gars # 1 : Ben voyons, pourquoi tu dis ça?
(C’est là où j’ai ralenti.)
Fille : Ben là. Ça parait ben trop dans ton visage, dans tes actions. Tout le monde en parle. Tout le monde le sait.
Gars # 1 : Silence total.
Gars #2, assis à côté du gars #1 : En tout cas, même moi je pourrais la fourrer. Tout le monde pourrait la fourrer.
J’ai continué ma marche, dégoutée, un brin sous le choc et aussi déçue de ne pas avoir eu le courage de leur dire ma façon de penser.
Savoir-vivre 101
Je ne sais même pas par où commencer, tant il y a de choses qui me passent par la tête.
Bon, commençons avec le début. La claque en plein visage. Ce mot. Ce mot que je ne nommerai plus. Déjà que ça m’a tout prit pour le citer dans ce texte. Ce terme – employé dans un contexte sexuel, me répugne au plus haut point. Personnellement, il n’a qu’une utilité dans la langue française et c’est quand on parle d’aliments, de cuisine et recettes. C’est tout.
Non seulement c’est un mot affreux utilisé dans le contexte où je l’ai entendu, mais entendre une jeune l’employer comme elle utiliserait le mot ketchup, samedi ou maison, des mots que l’on dit tous avec nonchalance, m’a fait dresser les poils.
Ensuite, la conversation où on dégradait et humiliait une fille et où on écœurait un gars, n’avait tout simplement pas sa place.
Il n’y avait aucun respect, aucun savoir-vivre, aucune empathie dans les propos énoncés par la fille et le deuxième gars.
Il ne faut pas généraliser, mais…
Bon, bon, bon. Vous allez me dire que ce ne sont pas tous les enfants, tous les ados qui parlent avec un tel vocabulaire et j’en conviens. Mais si ces trois jeunes pouvaient tenir une telle conversation, en public, sans aucun malaise ni jugement (je suis tout de même passée JUSTE À CÔTÉ d’eux), mon petit doigt me dit qu’ils ne sont pas les seules à agir de la sorte et utiliser des termes qui devraient être banni de notre vocabulaire ou du moins banni quand on est en public, banni quand on peut blesser quelqu’un avec nos paroles.
L’éducation et le savoir-vivre, ça commence à la maison
Oui, on doit apprendre à lâcher prise, mais ce n’est pas parce que notre enfant grandit, vieilli, qu’on peut tourner la tête ou la mettre dans le sable. On a tout de même un rôle à jouer, et à mon avis, un bien important.
Quand je suis revenue à la maison, j’étais encore hors de moi. Et rappelez-vous qu’il était maintenant seulement rendu 6h50.
J’ai assis Pierre et les enfants sur le sofa et avec un ton sérieux, je leur ai expliqué ce que je venais d’entendre. J’ai aussi pris un moment pour sonder mes enfants, voir s’ils avaient déjà entendu ce mot. Bien sûr que oui. Tsé.
J’ai poursuivi mon monologue matinal en leur expliquant que si j’entendais ce mot sortir de leur bouche, qu’ils s’assurent d’avoir le mot fraise, crêpe, chou ou beigne assez près dans les alentours. Que si je les entendais l’utiliser dans un autre contexte, je me ferais un plaisir de laver leur bouche avec du savon! Que si j’avais vent qu’ils dégradaient une fille ou un garçon après avoir entendu des révélations ou potins sexuels, ils passeraient un mauvais quart d’heure (possiblement deux)!
Mise au point
Je ne dis pas qu’il ne faut pas parler de sexe, viol, maladies transmises sexuellement, drogues, suicide, alcool et compagnie. Au contraire, je crois que c’est primordial d’en parler et avoir une communication ouverte avec nos jeunes. On peut même en rire et faire des blagues ici et là quand la situation s’y prête. Mais on va le faire en utilisant des propos respectueux et non dénigrants. La langue française comporte assez de mots autant des exceptions que des mots courants; ce n’est certainement pas le choix qui nous manque!
Je me répète, mais l’éducation, le respect de soi et des autres, ça commence à la maison. On ne peut pas changer les autres, mais on peut très bien encadrer nos jeunes. Puis ça, bien c’est un bon début.
Savoir-vivre 101. Ça change pas le monde sauf que…
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