Un cauchemar de parent
Mise en situation
Admettons que ton enfant est un grand fan d’Ariana Grande. Puis qu’après de multiples demandes, tu décides de lui faire plaisir et lui offrir des billets pour le concert à Manchester. Ton enfant est ben ben ben content, puis toi, tu as gagné d’innombrables points de « parent cool ».
La vie est belle.
Tu es dans un café, en train d’attendre ton enfant et ses amis puis là tu apprends qu’il y a eu une explosion à l’aréna où se trouve ton bébé.
Jusqu’à maintenant, 19 morts et 54 blessés.
Toi, le parent
Soudainement, tu te sens beaucoup moins cool.
Tu capotes ta vie, avec raison.
Ces minutes à attendre, à faire semblant de patienter pour avoir des nouvelles de ton enfant paraissent comme une éternité. Tu n’en peux plus de cette angoisse qui résonne partout dans ton corps. Tu as l’impression de sentir des lames de couteaux t’effleurer ici et là.
Bien évidemment, tu te remets en question. Tu te sens coupable d’avoir envoyé ton enfant à un concert.
T’essaies de demeurer positif, mais avouons-le, tu passes un mauvais quart d’heure.
Pour vous mettre en contexte, pendant que j’écris ces lignes… 12 heures plus tard, certains parents n’ont pas été réunis avec leur enfant. IMAGINEZ.
Puis le jeune
L’enfant/l’ado, lui? Mais que vit-il? Il joue un rôle non désiré une scène digne d’un film de peur hollywoodien. Angoisse, immense frousse, tristesse, incompréhension sont probablement le cocktail d’émotions qui lui passe par l’esprit. Personne ne devrait être témoin d’une telle situation. Surtout pas des jeunes.
Pourquoi?
Je ne comprends pas.
Pourquoi s’en prendre à des jeunes?
Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai vu dans mon fil Facebook, des statuts de parents qui attendent leur enfant à la sortie du centre Bell car ils sont à un spectacle de musique ou une partie de hockey. Manchester. Boston. Paris. Orlando. Je pourrais poursuive l’énumération des villes où des actes mortels ont été commis. Ça aurait pu être chez nous. Ça aurait pu être nos enfants. Personne n’est à l’abri. C’est inquiétant.
Présentement, j’ai beaucoup de peine pour le monde dans lequel nous vivons. Ça n’a aucun bon sens.
D’un côté, on ne doit pas se laisser influencer par ses événements et laisser les peurs mener notre vie. De l’autre, on ne peut pas faire comme si de rien n’était. Nous vivons dans un temps incertain, nos enfants ne vivent pas dans notre réalité de jeunesse.
Ça fait peur.
Ces gens, qui posent des actes violents, irréparables comme celui d’hier soir m’enragent. C’est rare que je déteste des personnes, mais là, c’est difficile de ne pas sentir de la haine. Comment pouvons-nous, en tant qu’être humain, commettre de telles actions?
Une seule réponse me vient en tête. Ils ont assurément manqué d’amour dans leur jeunesse.
Notre rôle de parent
Des événements comme celui-ci me ramènent vite à l’essentiel et à mon rôle de parent.
Élevons nos enfants avec beaucoup d’amour, d’empathie et inculquons les valeurs de respect, gratitude et ouverture. Je suis convaincue que cette petite recette peut faire une grande différence pour nos enfants… les adultes de demain.
J’envoie des pensées positives et beaucoup d’amour à toutes les personnes touchées, de près ou de loin par cette horrible tragédie.
Soyons aussi ouverts avec nos jeunes. Écoutons-les, discutons avec eux; cette situation, aussi triste qu’elle soit, est une prémisse pour échanger avec eux. Puis rappelons-leur à quel point on les aime.
Même après une nuit de sommeil et une course matinale, j’ai l’impression de rêver. Quel cauchemar de parent!