Une des fois où j’ai pété ma coche
Ça m’arrive rarement. Avant, malheureusement, ça m’arrivait plus souvent, mais dans les dernières années, je me suis beaucoup améliorée dans la catégorie « pétage de coche ». Par contre l'autre jour, j’ai perdu le contrôle et j’ai parlé ben fort, dans le genre que mes voisins m’ont probablement entendu, car les fenêtres étaient ouvertes.
Oui, les enfants étaient extra fatigués… donc plus forts, moins patients et ayant un raisonnement médiocre. Oui, j’avais beaucoup de pain sur la planche et je vivais un certain stress, car je me préparais pour un nouveau projet. Enfants méga fatigués/chialeux (je ne les reconnaissais pas) + une mère stressée = mère qui a pété sa coche.
Évidemment, ce qui devait arriver arriva et je me suis mise à penser toutes sortes de choses :
- Est-ce que j’ai brimé ou blessé mes enfants de façon irréparable ?
- Que vont penser mes voisins ?
- Mes enfants vont-ils me pardonner ?
- Comment ai-je pu péter ma coche de même ?
- . . .
Je sentais la panique monter. Il était 16 h 30, j’avais encore du boulot à terminer, le souper était loin d’être prêt, mon chum était encore au bureau et les enfants étaient difficiles (ce qui est une chose rare). J’étais bien loin de ma philosophie estivale.
Et là, j’ai fait quelque chose que je fais rarement. J’ai pris de la distance avec les enfants (je les ai envoyés serrer leurs vêtements et prendre leur douche). J’ai appelé mon chum pour lui parler et lui demander l’heure à laquelle il allait revenir. Au lieu de tout mettre sur mes épaules, j’ai lâché prise. Je me suis versé un verre de rosé, je me suis installée à la table pour travailler un peu pendant que les enfants étaient au 2e.
Après quelques minutes, je suis allée les voir pour m’excuser de mon comportement et pour faire le point avec eux. Ensuite, je me suis remise au travail. Quand mon chum est arrivé, je lui ai demandé de faire le souper (chose qui m’arrive vraiment exceptionnellement) et j’ai pu terminer quelques trucs côté travail.
J’ai réussi, non seulement à lâcher prise, mais à demander de l’aide, et ce, SANS CULPABILITÉ. Petit à petit, le stress et la pression ont tombé. J’ai terminé mes choses, j’ai rejoint la famille dans la cuisine puis je les ai aidés à terminer le souper.
Si vous saviez à quel point je déteste perdre le contrôle. Dans ces instants, je me sens comme une si mauvaise mère. La « superwoman », qui n’en est pas vraiment une, mais qui se le pense à l’occasion, a échouée… enfin, c’est ce que je ressentais au fait accompli.
Dans le feu de l’action, je me sentais poche. Mais dernièrement, j’ai décidé de vivre mes émotions dans le moment présent et ensuite de tourner les événements plates en leçon et de trouver le positif derrière le négatif.
Cela dit, avec un peu de recul, je dois vous avouer que mon cœur ressent une certaine paix. Je vois tout le cheminement parcouru durant les dernières années. Je constate que malgré le niveau de difficulté pour moi, je suis en mesure maintenant de lâcher-prise. Je suis également capable de reconnaître mes torts et demander pardon.
Humblement, je trouve que c’est un bel exemple pour mes enfants.
Et au-delà de tout ça, ce qui remplit mon cœur de bonheur et de gratitude présentement est le fait que je me donne maintenant le droit à l’erreur et aux échecs. Maintenant quand je tombe, je me relève (même que parfois je demande de l’aide pour me relever), j’apprends, j’essaie de me corriger puis je me pardonne. Oui, je me pardonne.
C’est ce que je viens de faire en écrivant ces lignes. Que ça fait du bien.
Entendez-vous mon soupir ? Voyez-vous mes larmes ? Ils sont bien là, que voulez-vous, je suis une méga sensible ! Mais ce n’est que du positif…