32 semaines
Je sors à l’instant de l’hôpital où je viens de passer une prise de sang. La routine. Ou presque. Le soleil brille, il fait chaud. Je me sens un peu drôle. Et ce n’est pas à cause de la prise de sang ou de la chaleur. Dans quelques semaines, je reviendrai ici et je donnerai la vie, encore une fois!
Si vous avez suivi le début de ma grossesse (ici et ici), vous vous souviendrez que j’ai ressenti beaucoup de stress à l’idée de perdre cette petite merveille. Cette inquiétude s’est atténuée depuis. Et là, cet enfant est tellement actif là-dedans! Pas de doute, il (ou elle) est bien portant et tout semble bien aller!
Sauf qu’aujourd’hui, en sortant de l’hôpital, j’ai réalisé tout le chemin qu’on avait déjà parcouru. Et surtout, j’ai songé à ces petites semaines qui restent et qui promettent de filer à vive allure! Tout d’un coup, j’ai compris que si ce bébé faisait comme ses sœurs, c’est dans cinq semaines que je le tiendrai dans mes bras… CINQ! À peine plus d’un mois. 35 jours. Oh la la!
Je n’avais pas réalisé que j’étais DÉJÀ rendue là. Malgré les chaleurs, les hormones, la fatigue, les crampes, les brulements d’estomac, les coups de pieds (ou de poings), l’essoufflement et j’en passe. Non, ce n’est pas nécessairement une grossesse de rêve, mais j’en apprécie chaque instant. C’est probablement la dernière.
Je me suis toujours demandée quand je cesserais de faire des enfants, combien j’en aurais. J’ai toujours été incapable de déterminer un nombre idéal. Avoir un premier enfant a été en soit une épreuve. J’ai compris à ce moment que peut-être, je n’aurais jamais d’enfants. Je sais que ça a l’air bizarre, avec un 4e qui s’en vient. Mais, le SOPK est imprévisible et une cause importante d’infertilité. J’ai réussi à lâcher prise. Totalement. À accepter le fait qu’il se pourrait que je ne porte jamais la Vie. Au bout d’un an et demi, des mesures précises, un traitement médical (et mon lâcher-prise), la Vie s’est enfin accrochée au creux de mon ventre. Après la naissance de mon garçon, j’ai conservé mon grand lâcher-prise. Je voulais un autre enfant, mais je savais qu’il était possible que ça n’arrive pas. Un peu avant ses deux ans, il est devenu grand frère. On savait qu’on voulait un troisième enfant. Au quatrième, on s’est posé plus de questions. Voulions-nous vraiment agrandir la famille? Est-ce que ce serait trop? Est-ce que nous regretterions de l’avoir eu? Une petite surprise est venue s’accrocher à moi l’espace de 12 semaines, juste assez pour que l’on comprenne qu’on voulait une autre petite merveille. Qui arrivera d’ici peu…
Je commence à sentir qu’un jour, j’en aurai assez. Assez d’enfants. Assez de vivre ces bouleversements dans mon corps. Assez de subir les changements hormonaux, les limitations physiques, la fatigue… vous voyez le portrait. C’est une drôle d’émotion. Autant je suis heureuse de porter la vie, encore une fois, autant j’entrevois avec un certain soulagement que ce soit la dernière fois. Je n’aurai pas de regret si on choisit de terminer notre famille avec cette enfant.
À suivre…
Article rédigé par Catherine Galarneau
Marie Fortier nous donne quelques petits trucs pour bien se préparer à la naissance de notre bébé.