Autisme : Mythes et réalités
Peut-être le saviez-vous ? En avril, nous soulignons le mois de l’autisme. En tant qu’orthophoniste, j’interviens auprès de plusieurs individus, enfants, adolescents ou adultes, qui présentent un trouble du spectre de l’autisme (TSA). Je trouve donc important d’en parler afin de sensibiliser la population.
L’autisme est un problème neurologique avec lequel une personne naît, qui affecte la manière dont fonctionne son cerveau, sa sensibilité perceptuelle et comment sa personnalité se développe. Cette problématique qui touche quatre fois plus de garçons que de filles influence la manière dont une personne communique avec le monde et comment elle interagit avec les autres. Certains indicateurs nous permettent de diagnostiquer l’autisme dès la petite enfance : absence d’intérêt pour les autres personnes, absence de sourire, de balbutiements ou gazouillis, apparition tardive des premiers mots... De façon générale, l’autiste ne parle pas au début de sa vie et développe son langage de façon brutale et très particulière. Les symptômes varient d’une personne à l’autre et ne sont pas toujours évidents, mais il y a nécessairement présence d’anomalies dans les interactions sociales et la communication, de maniérismes moteurs et d’intérêts restreints. Également, les autistes peuvent manifester une sensibilité sensorielle extrême. L’évolution d’un trouble du spectre de l’autisme est imprévisible, même si celui-ci est diagnostiqué tôt dans la vie.
Les enfants autistes adoptent des comportements répétitifs qui se poursuivent à l’âge adulte et qui entraînent un isolement et des problèmes psychiques. Ils adoptent également une routine qui peut les aider à garder une certaine assurance et les sécuriser. Si la routine est interrompue ou si l’environnement est le moindrement déstructuré, l’individu peut s’en trouver perturbé. Par ailleurs, plusieurs autistes sont doués dans un domaine particulier : orientation spatiale exceptionnelle, capacité à réaliser des calculs mentaux ou des casse-tête à une vitesse faramineuse... Le cerveau des personnes autistes traite et analyse l’information visuelle différemment de celui des personnes dites « neurotypiques ». Les autistes semblent apprendre beaucoup plus de choses que nous par simple exposition et intègrent des informations sans faire d’effort intellectuel. À titre d’exemple, plusieurs autistes apprennent à lire avant même de comprendre. De plus en plus de recherches démontrent que les personnes autistes présentent une intelligence différente, du fait qu’elles pensent, s’émeuvent et perçoivent différemment des non-autistes.
Dans l’imaginaire collectif, un « autiste » ou « TSA » est un individu qui ne parle pas, se berce dans un coin et pique des crises. Certains pensent même qu’ils ne deviennent jamais adultes, alors qu’en général, ils ont la même espérance de vie que le commun des mortels. L’intégration professionnelle une fois sur le marché du travail est également possible malgré les nombreux défis.
10 % des personnes autistes présentent une déficience intellectuelle. On ne guérit pas de l’autisme, il n’y a aucun remède, mais il existe néanmoins différents moyens de gérer les symptômes, et plus tôt l’autisme est diagnostiqué, plus tôt la médication ou l’intervention peuvent aider. La prévalence de l’autisme augmente constamment au Canada depuis les dernières années, probablement en raison d’un meilleur diagnostic et des connaissances plus avancées sur le sujet, et touche à l’heure actuelle 1 % de la population. Au Québec, seulement au niveau primaire, on dénombrait plus de 5 000 élèves présentant au TSA en 2014, selon le Ministère de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MEESR).
Par ailleurs, voici quelques références pouvant vous être utiles si vous êtes préoccupés par la question de l’autisme (liste non exhaustive) :
● Fédération québécoise de l’autisme : Tous les jours, en avril, pour célébrer le Mois de l’autisme, la Fédération québécoise de l’autisme et ses membres font circuler sur leur page Facebook des photos de personnes autistes, afin de montrer les multiples visages de l’autisme. Enfants, adultes, adolescents, hommes, femmes, ces êtres uniques sont les vedettes de leurs réseaux sociaux !
● Société canadienne de l’autisme : des réponses aux questions courantes, aperçus des types d’interventions possibles, conférences et événements, ressources par région.
● Le parcours de Tommy : blogue tenu par une mère d’enfants ayant reçu un diagnostic de TSA, qui vise à expliquer ce que peut être la vie avec un enfant atteint d’un TSA et de sensibiliser la population. Plusieurs vidéos pertinents sur les TSA y sont publiés.
● Schola Mira : l’organisme offre un service d’intervention aux enfants présentant un TSA ainsi que des services de formation et de soutien à leurs parents.
● Salon de l’autisme TSA du Québec : En octobre 2014 a eu lieu la 1re édition du Salon de l’autisme TSA du Québec, au Cosmodôme de Laval. Initiative de deux mamans, l’objectif du salon est de permettre aux familles d’accéder à une foule de ressources et d’informations sous un même toit pour ainsi trouver des services qui leur conviennent. Le salon sera de retour encore cette année !
Article rédigé par Agathe Tupula Kabola, orthophoniste
@AgatheTupula @ProactionClinic
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