La maternité et moi…
Petit lundi d’après-midi. Je profite de l’absence de mes amours pour plier les quatre brassées de vêtements qui sont éparpillées, dans des paniers, depuis des jours. Il y a du Radiohead qui joue à la radio, et, tout à coup, je me surprends à m’ennuyer de mes enfants. C’est trop silencieux. Il manque les petits cris stridents du plus jeune et les questions sans réponses de ma grande. Ma maison me semble vide. Et je ne pense qu’à faire avancer le temps pour qu’arrive 15 h, heure du retour de la garderie.
Dire qu’il y a quelques années, tout était si différent. Le silence me plaisait. Je ne me sentais pas mal de procrastiner un peu. Je vivais pour moi-même et j’aimais bien cette vie où je n’avais aucune responsabilité. Je pensais continuellement au boulot, à m’amuser, à me coucher à des heures pas possibles…
Mais aujourd’hui je suis une maman. Et les répercussions qu’a eu ce rôle sur ma vie sont carrément extraordinaires. Je suis différente. La maternité m’a rendue différente. Mais le plus fou, c’est que j’ai le sentiment que ma vraie vie a commencé lorsque j’ai mis au monde mon premier enfant. C’est comme si, avant ce grand jour, j’avais été inexistante. L’impression est similaire à une vie dans un brouillard, à te chercher et à savoir où tu vas. Quand je suis devenue maman, le ciel s’est éclairci et le chemin à prendre était juste devant mes yeux, sous des rayons de lumière.
En devenant maman, je suis devenue plus calme. Plus sereine. On se demande parfois les raisons pour lesquelles on se trouve sur terre. Moi, c’est avec certitude que mon but était de devenir mère. J’ai compris, durant ces premiers mois, qu’il était possible de vivre une relation fusionnelle avec une autre personne. La maternité m’a fait connaître ce sentiment d’aimer tellement fort que tu as le cœur qui veut sortir de ta poitrine. Elle m’a fait rire, elle m’a fait pleurer. Elle me fait vivre des tonnes d’aventures depuis le début. Elle m’a aidée à devenir une meilleure personne. Quand j’y pense, la maternité m’a presque sauvé la vie…
Sans mes enfants, je serais peut-être encore la meilleure procrastinatrice. Je serais sans doute toute seule, sur mon sofa, avec ce silence qui tient compagnie à qui le veut bien. Je serais peut-être heureuse, qui sait. Mais, chose certaine, on est rarement heureux longtemps avec un bonheur éphémère. Tandis que, de vivre avec la meilleure des compagnies, d’entendre des petites voix de souris te poser des questions, de voir rire tes merveilleux enfants avec leurs visages angéliques, ça, ça n’a rien de passager ni de temporaire. Au contraire, c’est la beauté de la maternité. Le plus merveilleux, c’est que ça durera longtemps !
Chaque jour, je remercie le ciel de m’avoir permis de vivre le plus grand rôle de ma vie.
Article rédigé par Kim Lefrançois-Racicot