Le plus gros SPM de ta vie

Ton bébé a maintenant presqu’un mois. L’euphorie des premiers jours est passée. Tu te sens fatiguée, que dis-je, épuisée. Papa est de retour au travail. Toi tu regardes ton bébé neuf et tu te demandes bien comment tu vas pouvoir passer au travers de tes journées. Tu tentes tant bien que mal de te peaufiner une routine. Mais, tu réalises rapidement que les chances que tu arrives à la suivre son assez minces, voire complètement nulles. Une douche? Un lunch? Un café? Tu ne te rappelles même plus à quel moment l’un de ces gestes a pu être accompli sans interruption. Et ta belle-mère qui te parle de ménage… Sérieusement? En tout cas, tu sais maintenant que tu es capable de te tourner la langue sept fois avant de parler… C’est déjà ça de gagné!  

En même temps, tu observes cette petite boule de vie fraîchement sortie de ton propre corps et tu pourrais exploser d’amour drette là. Ce n’est pas mêlant, tu as l’impression que ton chakra du cœur est tellement gonflé qu’il menace d’exploser et de tout faire basculer. Essayer de gérer tout ça n’est pas une mince affaire. C’est à ce moment que ces petites questions font sournoisement leur apparition dans ton esprit… Vas-tu y arriver? Seras-tu capable de tout organiser, comme tu savais si bien le faire? Gérer tout ça te semble toute qu’une épreuve. Gérer ta nouvelle vie te semble invraisemblable. Tu as l’impression de ne rien gérer du tout en fait. Et le pire, c’est que c’est exactement ça qui se passe. Tu ne gères plus ta vie. Tu ne te gères plus, point. Ton cœur ne t’appartient tout simplement plus. Ta tête et ton corps capotent. Ton côté rationnel tente de te garder les deux pieds sur terre, de penser à toi quelques secondes, mais pour l’instant c’est mission impossible. Ton cœur prend toute la place. Tu as tellement d’amour en toi que ça te fait mal. Tu pleures, tu ris. Tu sais tout, tu ne sais rien. Tu as l’impression de vivre le plus gros SPM de ta vie. Tu es constamment à bord d’un chariot de montagnes russes et tu es incapable d’en descendre. Si ces foutues hormones pouvaient te donner un break aussi, ça te permettrait d’y voir plus clair un peu… Mais non. Tu dois faire avec.

"Mais ça a un petit nom cette histoire-là… Les baby-blues qu’ils disent."

"Mais ça a un petit nom cette histoire-là… Les baby-blues qu’ils disent."

Mais ça a un petit nom cette histoire-là… Les baby-blues qu’ils disent. Ça sonne plus comme une toune d’Elvis qu’un syndrome post-accouchement, mais bon. Alors d’accord, tu as mis un nom sur le bobo faute d’avoir pu mettre le doigt dessus. Très bien. Mais maintenant, tu fais quoi? Tu continues. Tu avances, mais tu prends ton temps. Donne-toi la chance d’apprendre à te connaître à nouveau. Après tout, c’est tout un changement que tu viens de vivre là. Observe, analyse, connecte avec la nouvelle maman que tu es devenue. Et parle! Parle à en rendre ton chum dingue! Tu ne dois pas vivre ça toute seule! Appelle ta mère, pleure sur l’épaule de ta meilleure amie, demande conseil à ta sœur, engueule ta belle-mère… Bref, fais sortir tes émotions, quelles qu’elles soient. La pire chose à faire est de rester seule avec ton bébé, paralysée par ce trop-plein d’amour douloureux.

Ce petit être-là a changé ta vie. Pour le mieux. Laisse-toi juste un peu de temps pour te remettre en selle. Promis, tu redeviendras bientôt la Germaine que tu étais. Et en bonus, tu auras beaucoup plus de cordes à ton arc. Lâche pas! Ce tour de manège est presque fini!

D’une maman qui est passée par là.

 

Article rédigé par Véronique Désormeaux

 

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