L’attente angoissée des premiers pas
Son premier sourire, ses premières larmes, la première fois qu’il dit « maman », toutes les étapes que franchit notre bébé dans sa première année de vie nous émeuvent, nous rendent fières et nous font verser une petite larme. Vers son premier anniversaire, nous attendons le grand événement, celui qui le rendra encore plus autonome : ses premiers pas !
Chaque enfant est unique. Si Fils, qui fait tout plus vite que tout le monde, a fait ses premiers pas à 9 mois, je m’attendais à ce que Fiston soit plus rapide encore puisque son frère lui donnait l’exemple.
Son premier anniversaire passa, et il continuait de développer sa technique des trois pattes, une jambe restant toujours repliée. Il jouait au hockey dans la ruelle avec son frère à même le sol. Inquiète, j’étais !
La marche s’acquiert en moyenne entre 12 et 18 mois. Le mot clé de cet énoncé est moyenne, ce qui implique que certains enfants marcheront avant et d’autres après et qu’il ne faut pas s’en faire. On observe, on transmet nos inquiétudes au pédiatre. À peine un peu plus de la moitié des enfants arrivent à faire quelques pas à leur premier anniversaire.
Selon les pédiatres, « L’âge à partir duquel on parle de retard de marche est discutable : l’âge de 18 mois représente le premier repère à partir duquel l’examinateur doit être attentif et l’âge de 24 mois, le seuil à partir duquel l’absence de marche peut être considéré comme un retard. »
On suggère de suivre le rythme de l’enfant, de ne pas le brusquer. Les pédiatres s’entendent pour dire que plus l’on insiste, plus le petit ressent de la pression. Le stress nuirait à son évolution.
Quand un tout-petit travaille sur une sphère de son développement, il y met toute son énergie. La marche est le résultat d’un long cheminement qui commence avec :
• le contrôle des mouvements de sa tête (entre 4 et 5 mois)
• La position assise sans soutien sur de courtes périodes (entre 6 et 8 mois)
• La marche à quatre pattes (vers 9-11 mois)
• La position debout avec appui et sans appui durant quelques secondes (vers 9-11 mois)
Fils, depuis toujours, travaillait beaucoup sa motricité globale. Il n’a jamais marché à quatre pattes, il cherchait à se tenir debout et à avancer. Fiston, pour sa part, parlait tout le temps et aimait la finesse et la précision. Il n’avait pas le temps de se concentrer sur la marche. Et puis, il avançait et suivait son frère de toute façon.
Le tempérament influence l'acquisition de la marche aussi. Fiston est de type ectomorphe : le cerveau et le système nerveux sont prédominants chez lui. Il est sensitif. Fils, quant à lui, est de type mésomorphe, donc avec prédominance muscles et des os. Tout passe par le mouvement. C’est un aventurier. Le troisième type de tempérament est endomorphe, sociable, glouton, jovial et hypersensible.
Mes fils n’ont que 16 mois d’écart. Comme les jumeaux, ils avaient leur propre langage. J’assistais très souvent à un dialogue en langue étrangère. Ils se comprenaient et riaient ensemble. Un jour, Fils a rejoint Fiston qui était assis par terre sur le plancher de la cuisine. Debout devant lui, il lui a tendu les bras et lui a demandé de se lever. Il reculait en tenant les mains de son frère. Ne le quittant pas des yeux, il l’encourageait. Ils se sont promenés dans toute la maison, et Fiston est tombé sur les fesses. Fils lui a fait un gros câlin et l’a félicité en l’embrassant. Ils sont ensuite revenus vers moi, qui étais restée bouche bée. Ils marchaient tous deux, main dans la main. Voilà. Fiston marchait ! Il allait avoir 17 mois.
Patience et longueur de temps valent mieux que force ni que rage. Tout vient à point à qui sait attendre.
Vous ? Vos enfants ont-ils marché rapidement ou s’ils n’étaient pas pressés ?
Article rédigé par Catherine Lemire