Quand ce n’est plus un caprice…
On a tous déjà entendu parler du fameux « terrible two », suivi du « fighting (ou testing) three » et le « fu**ng four ». Des épisodes d’affirmation de soi chez l’enfant, qui finissentpar passer… des caprices d’enfants!
Mais parfois, c’est plus que ça.
Parfois, malgré les trucs, les techniques, le bon vouloir, ça ne passe pas, ça ne peut plus être qualifié de caprices ni d’affirmation de soi. Parfois, on doit parler de rigidité comportementale ou cognitive.
C’est quoi la rigidité comportementale ou cognitive?
Lorsque la routine devient excessivement importante et qu’une interruption ou une modification de celle-ci crée une situation angoissante chez l’enfant, on peut parler de rigidité. Parfois, le simple fait de changer une chose d’emplacement peut rendre l’enfant extrêmement anxieux et en colère! Une vision « tunnel » de la vie, comme s’il marchait avec des œillères et ne voyait que ce qui est directement dans son champ de vision, sans voir les autres options possibles sur les côtés.
J’en ai un de presque 10 ans comme ça à la maison… Un pour qui le fait de modifier un iota de son quotidien nécessite une préparation de plusieurs jours. Dans son cas, on parle de rigidité cognitive, qui passe par la routine. Toujours la routine. Pour lui, un déjeuner au resto, c’est un œuf tourné-patates-saucisse-lait au chocolat. Rien d’autre. Chez McDo, une seule option possible : un joyeux festin « cheez » avec un Fruitopia rouge. Essayer de modifier ça, ou simplement le taquiner en lui disant qu’on va commander quelque chose d’autre le rend anxieux et déclenche de l’agressivité (son anxiété se manifestant par de la colère…).
Changer de restaurant peut être très difficile! « Naaaaoooonnnn!!!!! Il n’y a pas beaucoup de choix sur le menu enfant là-bas, je veux pas y aller!!! » (pour finalement commander la même chose…).
À la maison, le visuel devient important pour pouvoir passer à travers une journée chargée. Un dessin du « plan » de la journée, et hop, on est parti, on peut modifier la routine (un peu!)!
À l’école, c’est un peu plus embêtant. Dyspraxique, dyslexique et plus encore, les problèmes arrivent lorsqu’un élément nouveau est intégré dans son apprentissage. Il devient alors tendu, anxieux, il peut exploser à la moindre parole, suite à un regard… Il doit parfois être isolé, le temps d’accepter qu’il est capable de le faire, que le nouveau « problème » peut être réglé, que le nouvel apprentissage peut être fait.
Pour une amie, la rigidité s’observe au niveau comportemental chez sa fille, via des objets : les couvertures et les toutous sur le lit doivent toujours être placés de la même façon, exactement au même endroit, sans quoi l’anxiété avec un grand A débarque. Pour une autre amie, son fils refusera de dormir si sa petite chaise de bois n’est pas vis-à-vis la poignée brisée sur son lit, et si le verre d’eau sur la chaise n’est pas sur la petite ligne blanche de 1.5 cm de longueur. On déplace? Il replace immédiatement.
Cette amie, également maman d’un ado de 15 ans, me disait que (Dieu merci!) la rigidité se nuance en vieillissant. Par contre, elle est encore embêtante! Pour son ado, si on lui donne rendez-vous à 7 h 30, il faut y être à 7 h 30, parce que lui, il ne t’attendra pas. Il ne « pardonnera » pas un retard dû au trafic, à un problème de voiture, à cause d’un enfant qui a vomi en chemin...
Malgré tout, on s’habitue à cette rigidité chez nos enfants! Tellement que pour nous, les parents, ça devient parfois la normalité!
Vous avez des enfants comme ça, qui sont « trop » routiniers?
Article rédigé par Annie Goudreau
Son blogue : Morceaux-arc-en-ciel
La dépendance… un sujet si important à discuter avec nos jeunes. Dans ce balado, j’ai décidé de traiter de ce sujet avec une invité toute spéciale; Anne Elizabeth Lapointe, la directrice générale de la Fondation Jean Lapointe.