La fois où la rentrée scolaire m’a vraiment fait peur

Au moment d’écrire ce texte, nous sommes à la fin juin, la fin des classes.  Et cette année, j’ai eu très peur.

Mon grand p’tit homme vient de terminer sa 5e année, une année qui a été difficile, très difficile, pour mon homme « multi-dys » pas assez-mais-trop-quand-même.  Dyspraxie et TDAH font partie de notre quotidien depuis plusieurs années déjà mais cette année, il est devenu de plus en plus évident qu’un autre « dys » se rajoutait au compte (la dysorthographie, pour ne pas la nommer!), rendant l’exécution des tâches particulièrement ardue.  Comme il réussissait quand même (pas assez-mais-trop-quand-même!!), l’aide a été longue à venir… très longue.  Trop à mon goût, pour être honnête!  Et j’ai pensé longtemps que mon grand allait y rester (en 5e, on s’entend!).

Crédit photo : Annie Goudreau

Crédit photo : Annie Goudreau

Comme la grande majorité des enfants avec des troubles d’apprentissage, mon homme a une très faible estime de lui.  Il se trouve « poche », niaiseux, faire les devoirs et les leçons relève du parcours du combattant et malgré le fait qu’on étudie chaque soir, qu’il connaît ses mots de vocabulaire sur le bout de ses doigts, quand le contrôle arrive, c’est tout juste s’il a la note de passage… quand il l’a.  De quoi démoraliser n’importe qui!

Alors quand j’ai vu qu’il échouait à la première étape, puis qu’à la deuxième, c’était à peine la note de passage et quand on m’a dit que les notes avaient recommencé à descendre à la troisième étape, je me suis mise à imaginer le pire…

« Et si mon grand doublait sa 5e année? »  Un désastre.  Je me voyais déjà expliquer à mon grand de 5’ 8’’ (oui oui, à 11 ans, c’est un géant!) qu’il devrait rester en 5e avec les « petits », alors que tous ses amis quittaient pour la 6e (il faut savoir que chez moi, les 6e ont été relocalisés dans des locaux d’une école secondaire, l’école primaire étant beaucoup trop pleine…). 

Je le voyais déjà, avec son estime de lui dans le sous-plancher, décrocher carrément.

Je l’imaginais déjà futur fugueur, délinquant, « su l’BS », tout ça parce que malgré son travail acharné pendant l’année scolaire, malgré les trucs, malgré le support, malgré l’aide arrivée très tard, ses efforts n’étaient pas récompensés.

Heureusement, je ne suis pas la seule qui aura vu tout ça, puisque l’an prochain, mon homme, il passera en 6e année et fera son entrée dans le monde des « finissants ».

Crédit photo : Annie Goudreau

Crédit photo : Annie Goudreau

Est-ce qu’il doublera la 6e?  Est-ce que ce sera plus difficile que s’il avait solidifié ses acquis académiques une année de plus?  Le temps nous le dira… mais en attendant, nous aurons eu tout un bel été pour reconstruire son estime de lui à travers le piano qu’il adore, la cuisine qui le passionne, la construction dont il est un champion, et les activités avec les enfants de mes amies, parce que jouer avec les plus petits, c’est son dada (il veut être professeur plus tard, c’est tout dire!!).  Après tout, quand on croit en soi, on peut soulever des montagnes, non? 

Alors go, cette année, on travaillera l’estime de soi en même temps que les mots de vocabulaire!!

Article rédigé par Annie Goudreau
Son blogue : Morceaux-arc-en-ciel




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