Se réconcilier avec la crise et les conflits
« Conflit ». Ce simple mot nous évoque bien souvent des sentiments amers et des grimaces. Et que dire du mot « crise » qui accompagne tout conflit ! Crise d’identité, crise de nerfs, crise économique, crise de foie, crise de panique, crise humanitaire, crise d’angoisse, crise cardiaque, crise politique, crise de la quarantaine, crise d’adolescence…
Avez-vous pensé au nombre incroyable de crises et de conflits dont nous sommes témoins et que nous traversons dans notre vie ? Ceux-ci nous font vivre des émotions désagréables, négatives dont nous voulons nous débarrasser le plus possible.
Pourtant, ce serait tellement dommage de se passer de leurs bienfaits. Oui, oui, vous avez bien lu : les crises et les conflits ont de nombreux bienfaits et apportent énormément de positif dans nos vies.
En grec, « krisis », la crise, est la faculté de distinguer une décision entre deux choix possibles. Une crise suppose donc du jugement et une prise de décision, une action pour s’en sortir (Wikipedia).
Les grandes inventions et découvertes ont été faites durant les pires périodes de l’humanité, (crise économique, guerre, etc.). Puisque, justement, l’être humain cherche des solutions pour s’en sortir, c’est dans ces périodes de crise et de conflits que sa géniale créativité s’exprime le mieux. Nous n’aurions donc sans doute pas la qualité de vie que nous avons aujourd’hui si cela n’avait pas été de quelques crises majeures.
Lors d’une « crise », on est parfois forcé de se remettre en question, de faire des prises de conscience, de poser des actions différentes, de demander de l’aide, de consulter, de changer, d’évoluer, de grandir pour atteindre un plus grand épanouissement. Celles-ci sont parfois le coup de pied au c… qui nous manquait. On a souvent vu des personnes vivre une crise sur le plan de leur santé, une maladie, un accident qui a remis toute leur vie en perspective. Ils ont alors remis de l’ordre dans leurs priorités et se disent beaucoup plus heureux grâce à cet événement malgré toute la souffrance par laquelle ils sont passés.
Pourquoi ne pas la voir comme un merveilleux processus de croissance et d’apprentissages plutôt qu’une calamité ou la soi-disant preuve d’un échec ou d’une incompétence quelconque ? Un enfant qui ne fait aucune crise est parfois bien plus inquiétant que de celui qui met la famille sans dessus-dessous. Ne dit-on pas « méfiez-vous de l’eau qui dort » ? La crise est saine dans la mesure où elle est porteuse d’évolution.
Nos enfants sont nos plus grands motivateurs. On ferait pour eux ce qu’on ne ferait sans doute pas si c’était juste pour nous-mêmes. Faites-leur confiance, ils ont le génie de nous amener dans les zones que nous avons à travailler, à guérir, à dépasser. Rien n’existe inutilement, et, si la crise est là, c’est qu’elle répond à un besoin, à une fonction qui est utile dans la dynamique familiale. Comprendre cette utilité, nous permet de répondre plus efficacement aux besoins sous-jacents. Lorsque le besoin est comblé, le conflit, la crise et les comportements qui en ont découlé s’effacent.
La vie implique la douleur, mais la souffrance est optionnelle. La souffrance apparaît quand on résiste à la douleur, à la « crise » interne que celle-ci amène. Alors, plutôt que de résister, remerciez vos enfants qui amènent des crises et des conflits dans vos vies et accueillez-les... Elles vous permettent de mieux vous connaître, de grandir et de vous rapprocher de la « plus belle version de vous-même ». Comme Einstein le disait : « C’est dans la crise que l’on trouve le meilleur de chacun de nous ! »
Article rédigé par Chrystelle Lefevre
Spécialiste en famille et relations