Cette secousse dans ta vie
Deux ans se sont écoulés depuis le début de cette pandémie. Cette Covid-19 est venue ébranler bien des gens, sans oublier les enfants.
En avril 2020, je prenais la décision de garder ma grande à la maison pour qu’elle puisse terminer sa première année. Comme j’ai étudié en enseignement, je me sentais pleinement outillée à accompagner ma belle Éliane vers la fin de son année scolaire.
De plus, malgré le fait que j’avais un bébé de neuf mois à la maison tout en étant enceinte de quatre mois, j’avais la certitude que ça se passerait tout en douceur. Éliane, c’est l’enfant douce, mature, sage, travaillante, calme, et qui a bien d’autres qualités qui m’assuraient que ça ne pouvait pas mal se passer.
J’avais peut-être négligé sa sensibilité et sa fragilité : l’anxiété.
Jusqu’à ce moment, ma grande était parfois nerveuse face à ses évaluations de mathématiques, mais sans plus. L’anxiété n’avait jamais fait partie de son quotidien. Du jour au lendemain, elle se retrouvait donc à faire l’école à la maison.
Cette enfant, qui avait jusqu’à présent plusieurs activités et amis, voyait tout s’effondrer d’un seul coup; tout cela à cause d’un virus inconnu. Son école de danse a rapidement dû fermer. Elle ne pouvait plus chanter dans la chorale dont elle fait partie.
Elle ignorait aussi si son soccer allait avoir lieu. Les sorties et dodos à la maison avec les amis étaient aussi mis sur pause.
J’avais confiance que ma fille allait y arriver. Après tout, elle nous épatait sans cesse avec sa maturité.
Du jour au lendemain, je ne reconnaissais plus ma fille. Habituée à sa douceur et à sa gentillesse, elle me parlait sur un ton sec. Elle était parfois même agressive, me manquait de respect et faisait des crises qui ressemblaient à une énorme perte de contrôle.
Parfois, elle cherchait son air et passait près d’en vomir. Mon cœur avait mal de constater tant de souffrance et surtout de me sentir si impuissante comme maman. J’étais loin de m’imaginer que tous ces comportements étaient une conséquence de son inconfort. Elle nous criait sa détresse, sa peur que plus rien ne revienne comme avant.
Je venais de comprendre à quel point sa routine d’activités était sécurisante et l’aidait à mieux canaliser cette anxiété, qui avait toujours été présente au fond d’elle.
Son père et moi, nous nous sommes rapidement mis à la recherche d’une aide au privé. La seule disponible à l’époque, dans notre ville, était une travailleuse sociale en Zoom.
Tous les services en santé mentale présentaient une longue liste d’attente. Nous avons eu cette chance de trouver une personne en or, mais je suis consciente que ce n’est pas le cas de tous les parents.
Aujourd’hui, avec l’accord de ma fille, j’ai envie de vous partager quelques outils et ressources (du matériel) qui facilitent notre quotidien lorsque nous sentons que l’anxiété de notre enfant a envie de prendre toute la place.
Petites douceurs du quotidien
Questionner notre enfant, l’écouter et être à l’affut de tous les petits signes qui montrent que ça ne va pas.
Prévoir des moments de détente pour lâcher notre fou en famille.
Mettre à l’horaire du sport et des sorties en plein air.
Mettre en place des moments de silence pour l’aider à retrouver son calme.
Laisser l’enfant s’évader grâce à la lecture.
Lui faire couler un bon bain chaud avec une ambiance réconfortante (chandelles et sel de bain).
Ne pas hésiter à demander de l’aide auprès de spécialistes (travailleur social, psychologue, etc.)
Appliquer une légère pression sur les épaules de l’enfant pour le ramener à lui lors de crises.
Laisser l’enfant s’extérioriser à travers l’art (dessin, peinture, musique, etc.)
Opter pour des thérapies auprès d’animaux. Éliane a d’ailleurs débuté l’équitation à l’été 2020.
Matériel utile pour mieux gérer l’anxiété
Coquilles antibruit;
Balle antistress;
Peluche lourde réconfortante de type Manimo;
Couverture lestée;
Livre « Incroyable moi maîtrise son anxiété » de Nathalie Couture, M. A. et Geneviève Marcotte, Ph. D., psychologues.
Finalement, je souhaite que notre histoire puisse éclairer d’autres familles qui vivent un défi semblable. Cette secousse dans la vie de ma belle Éliane m’aura fait grandir énormément comme parent. Je suis fière de tout ce parcours qu’elle a accompli.
Je sais à quel point elle a travaillé fort. Même si cette anxiété veut parfois refaire surface, je la sens plus solide pour y faire face. Je ne cacherai pas que mon petit cœur de maman tremble à l’idée que les activités sportives doivent à nouveau cesser.
Je sais maintenant combien ça a un impact positif dans sa vie. Peu importe ce qui nous attend pour l’avenir, notre famille sera toujours là pour l’épauler.
Texte et photos par Julie Boissé Collaboration spéciale - Team J
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