Être un enfant du divorce… à l’âge adulte
Être un enfant du divorce, ce n’est pas toujours simple… Oui il y a les belles histoires, ceux qui réussissent leur divorce comme on dit, et il y a les autres. Les autres, c’est ceux qui ne sont pas capables de se voir en peinture, laissent leurs enfants devant la porte du second parent sans prendre la peine de débarquer du char. Ceux qui critiquent leur ex devant leur marmaille, que dis-je, vomissent littéralement des mots et des insultes directement dans le cœur de leurs enfants. Ces divorces qui laissent des traces, plus de vingt ans plus tard. Ces divorces qui teintent la vie de ces enfants devenus grands.
Et ces enfants devenus adultes se construisent une vie à leur image. Une petite boule d’amour fermée qu’ils tentent tant bien que mal de réparer ou du moins, de cicatriser, en pensant les blessures du passé. Être un enfant du divorce ne se termine malheureusement pas à l’âge adulte… Oh que non. Être un enfant du divorce, c’est un boulet que l’on traîne toute sa vie…
Une fois devenu grand, on doit composer avec les fêtes et les activités familiales qui doivent inévitablement être en double, en triple, en quadruple même, si on est un couple chanceux d’enfants de divorcés. On traîne notre petite famille de gauche à droite pour faire plaisir à chaque grands-parents, pour que tout le monde ait son moment. On court. On sourit. On souffle. On s’épuise. Pourquoi? Pour faire plaisir. Et ce n’est jamais assez. Il y en aura toujours un pour passer un commentaire. Pour nous faire feeler cheap d’avoir passé plus de temps chez papa que chez maman. Qui bitcheront les cadeaux offerts par les autres grands-parents. Qui se compareront et se blesseront, encore, des années plus tard.
« Pourquoi grand-maman ne viendra pas à ma fête maman? » Essayer d’expliquer à ses propres enfants pourquoi tous ses papis et mamies ne peuvent être présents à son anniversaire en même temps est une torture. « Les adultes se chicanent aussi maman? » Les adultes font malheureusement bien plus que se chicaner mon cœur… Ils en arrivent parfois à se déchirer et à tout briser ce qui se trouve autour d’eux.
Incapable de tolérer l’autre dans la même pièce que lui plus de 20 ans plus tard… Vraiment? Pour leurs histoires, nous devons faire des pieds et des mains pour les rendre heureux, eux. En s’oubliant, nous. Je vous pose une question : N’est-ce pas le rôle primordial du parent que de faire passer son enfant avant lui-même? Évidemment, n’est-ce pas? Alors pourquoi sommes-nous autant à vivre cette situation? Pourquoi, une fois le temps des Fêtes derrière nous, gardons-nous un goût amer en bouche malgré toutes ces festivités?
Je suis bien consciente que dans certaines situations, la seule façon d’être heureux dans la vie est d’en arriver à une séparation. La seule chose que je vous demanderais de garder en tête, c’est de penser à vos enfants. Tout le temps. Maintenant, l’année prochaine et dans 20 ans.
Être un enfant du divorce ne devrait pas nous gâcher la vie, parce que nos parents ont décidé de réussir la leur. Voilà, c’est dit.
Texte Anonyme
Un témoignage de Stéphanie Powers.