Je suis hot, tu es hot, on est hot!
C’est l’été, il fait incroyablement beau, alors j’en profite pour me promener pas mal avec ma marmaille ces jours-ci.
Je me promène et je nous observe les moms.
Je nous trouve belles. Je nous trouve bonnes. Je nous trouve extraordinaires.
Je nous vois rusher avec notre poulette qui s’est levée du pied gauche ce matin et qui grogne de porter ses shorts bleus à la place de sa jupe rose. Je nous vois tenter de discipliner notre grand qui s’est développé une p’tite attitude provocante dans les derniers jours.
Je nous vois essayer ardemment de calmer les pleurs de notre p’tit dernier. Je vois aussi tout le découragement dans notre regard et la fatigue dans nos traits tirés.
Mais je vois surtout toute la volonté du monde d’arriver à gérer ces p’tits être là. En public.
Parfois, malgré notre bonne volonté, on n’y arrive juste pas. Que ce soit au parc ou à l’épicerie, cette journée-là on l’a échappé solide.
Devant la crise de bacon de notre deux ans, devant l’attitude de notre cinq ans, devant l’impolitesse de notre sept ans, on n’a pas su gérer la situation. En fait non, ce n’est pas tout à fait ça.
On savait comment gérer la situation, mais ce jour-là, on était complètement épuisée.
On avait essayé tous nos trucs et astuces de p’tite mère toute la semaine, et là là, ce matin-là là, ça ne marchait juste plus.
Faque on a échappé la discipline.
On a levé nos yeux au ciel pis étouffé un mot d’église. Malgré les regards des vieux vautours, on a laissé le ptit crier pis on a essayé de passer une bonne journée.
Et somme toute, ce fut moins pénible que l’on pensait. Parce que oui, parfois il faut en laisser tomber une entre deux chaises pour arriver à respirer un brin.
Il faut se donner du lousse un peu.
Si on l’échappe une fois de temps en temps, notre enfant ne sera pas plus désagréable demain. Au pire, désagréable égal, mettons…
Malgré ce que le monsieur à l’épicerie en pense, malgré ce que la gardienne du p’tit voisin en pense, malgré ce que notre belle-mère en pense, on est une bonne mère pareille.
Je le sais à quel point on travaille fort pour éteindre tous les feux qui s’allument constamment dans notre unité familiale. Je le sais combien on se compare, on s’analyse, on se juge. Je le sais à quel point on peut être dure envers nous-mêmes.
Le regard des autres nous importe tellement! Après tout, on va se le dire, c’est toujours ben pas de notre faute si notre enfant fait une scène.
On a beau l’aimer plus fort que notre propre vie, c’est possible qu’il nous tape sur le gros nerf devant la p’tite madame de la pharmacie ou l’éducatrice au parc!
Et c’est possible que l’on pète une coche en public nous aussi… Ben oui, ça arrive! Ça fait partie de la vie.
Je disais donc, je me promène et je nous observe les moms.
Je nous trouve belles. Je nous trouve bonnes. Je nous trouve extraordinaires.
Pourquoi?
Justement pour tout ça. Et j’aime le dire. En vrai aussi. Quand je te croise au zoo et que tu en arraches, je te souris, je te dis de ne pas lâcher.
Quand je te croise au supermarché, cernée, avec un bébé en larmes, je te souris, je te dis que ça ira mieux demain.
Quand je te croise aux jeux d’eau, avec ton trois ans qui ne veut plus partir, je te souris et te dis qu’on passe toutes par là.
Ignorer une mère à boutte, ça ne nous aide pas. Lui lancer un regard de reproche, ça ne nous aide pas non plus.
Un sourire, un mot gentil, ça nous fait nous sentir moins seules. C’est si facile de se sentir seule au milieu d’une foule. On est toutes des moms.
Avec nos qualités et nos défauts. Donner une p’tite tape dans le dos à la mère qui n’élève pas son enfant comme toi, c’est te donner une p’tite tape dans le dos à toi qui n’élèves pas ton enfant comme elle. Vive nos différences!
Bravo à notre volonté de vouloir faire grandir des p’tits humains fantastiques!
On est hot les moms! Qu’on se l’dise!
Article rédigé par Véronique Désormeaux