La fin d’un grand projet
Qui n’a jamais de projet en tête lève la main! Je suis persuadée que peu de gens ne lèveront pas la main et pour cause! On carbure généralement aux projets de toute sorte : que ce soit dans notre vie familiale, professionnelle ou même individuelle. Certains auront comme projet d’avoir un petit bébé, d’autres planifieront un beau voyage en famille ou encore, d’autres diront qu’ils projettent de changer d’emploi. Les projets pullulent dans le vaste monde, qu’ils soient de petite ou de grande envergure.
Pour ma part, je dois dire que c’est un beau et grand projet qui vient à peine de se terminer. Hé oui! Changement de carrière oblige, je viens de passer 7 ans et demi sur les bancs d’école universitaire (baccalauréat et maitrise terminés) et je dois maintenant faire un certain deuil, car un grand pan de ma vie vient de s’éteindre… J’adorais étudier (je le sais, je suis un peu folle ;) ) et je sens que le milieu universitaire va me manquer. Lorsque j’ai eu ma note finale voilà quelques semaines, je n’ai pu m’empêcher de verser quelques larmes, car cela signifiait tellement pour moi. Cela va au-delà du simple projet de retourner à l’école et de changer de carrière. Pendant ces 7 années, une grande partie de mes pensées étaient centrées sur mes apprentissages et j’ai mis mon cœur à l’ouvrage plus qu’il n’en faut. Ce projet d’études m’obsédait! Je n’ai pas souvent contacté mes amies, j’ai passé des soirées et des week-ends à potasser sur mes livres et mes écrits au lieu de les passer en famille, mais plus que tout, je pense que j’ai appris à mieux me connaître pendant tout ce temps-là. C’est fou à quel point un tel projet vous ramène les pieds sur terre. Y’a pas plus terre à terre que les études et les remises de devoirs pour apprendre à Être, tout simplement. Ce grand projet m’aura également appris que je devais être plus organisée (allô la fille bordélique), moins perfectionniste (allô les heures passées à changer un point pour une virgule) et plus douce envers moi-même (allô l’estime de soi toujours en construction). Bref, ce grand projet n’était pas seulement un défi supplémentaire à ajouter sur ma longue liste de choses à faire, mais plutôt un beau projet qui m’a vraiment permis de me redécouvrir en tant que personne : c’est presque un projet de vie.
Ces dernières années, j’ai fait le constat que derrière tout projet, il y a une équipe de supporters. Sans soutien de la famille et des amis, je n’aurais peut-être pas continué à la maitrise. Je venais de terminer mon baccalauréat en enseignement en adaptation scolaire d’une durée de 4 ans à temps plein quand l’envie m’a prise de continuer mes études aux cycles supérieurs. Si mes enfants et mon mari m’avaient dit : « là, c’est assez ! », je ne crois pas que j’aurais eu l’audace de passer outre leurs commentaires et d’en faire à ma tête. Un projet d’une telle envergure, ça doit passer au « conseil familial ». J’ai mis ma vie sur pause pendant 4 ans certes, mais ma famille immédiate a aussi dû faire beaucoup de compromis pour me permettre de vivre ce beau rêve. Je ne compte plus les sorties familiales manquées, les crises de nerfs de fin de session, les journées où l’impatience prenait toute la place, etc. Bref, j’ai souvent eu la culpabilité dans le tapis parce que je m’en voulais de faire vivre tout ça à ma famille. Et pourtant… J’ai réussi à passer au travers et mes amours aussi. Aujourd’hui, je suis remplie de gratitude face à mon homme et mes deux adolescents. Sans eux, je ne me serais peut-être pas rendue si loin.
Maintenant que tout est terminé, je refais le plein d’énergie en lisant, en planifiant d’autres petits et grands projets (j’ai la tête qui déborde !) et en me laissant porter par les événements tout simplement.
Et vous ? Quels sont les projets qui vont ont tenu en haleine ?
Article et photos par Carolyne Soulard
@SoulardCarolyne
J'avais jugé, trop rapidement...