Ma fille, tu grandis trop vite pour ta maman
Tu as grandi! Ce soir, en te voyant t’élancer vers la porte pour courir rejoindre tes amis, les yeux pétillants du bonheur d’aller les retrouver, quand je t’ai dit « attends, tu n’oublies pas quelque chose » pour avoir un câlin avant de te voir te sauver, ça m’a frappé de plein fouet.
Tu n’es plus la petite fille à maman.
Je n’en suis pas mécontente, loin de là. On travaille fort dernièrement pour te donner de l’espace, pour te permettre de t’épanouir. On te donne plus de responsabilités dans la maison.
On te donne plus d’indépendance (au grand dam de ton petit frère qui voudrait la même chose). On te fait plus confiance.
Pour te laisser plus de latitude, on doit affronter nos peurs pour qu’elles ne deviennent pas les tiennes, que ce soit en te laissant aller à l’école en vélo ou aller jouer dehors sans supervision.
Ce sont des étapes nécessaires, mais ô combien troublantes pour nous, en tant que parent ! Je ne pensais pas avoir autant de peurs, puisque j’avais beaucoup de liberté étant enfant.
Peut-être est-ce à cause de toute cette surinformation qui nous bombarde tout le temps.
Tu n’es plus la petite fille à maman.
C’est sarcastique en fait. J’ai du temps pour moi seule, pour lire un livre, écouter une série télé à MON goût, boire mon chai latté ENCORE chaud! Pourtant, ces moments que je désirais ardemment quand j’en avais plus que plein les bras avec vos besoins d’enfants me semblent beaucoup moins importants maintenant.
Je ne veux pas dire qu’il n’est pas important d’avoir du temps pour moi. Je veux plutôt dire qu’il m’est désormais plus important de vivre tous les instants possibles avec vous.
Tu n’es plus la petite fille à maman.
Je l’ai vu, dans ton regard, que tu vas de l’avant. Tu as déjà hâte d’aller à l’école secondaire, d’être une adolescente, d’être encore plus grande, alors que moi cette étape me terrorise.
Mais on s’en occupera quand ce sera le temps, comme on l’a toujours fait jusqu’à maintenant.
Tu n’es plus la petite fille à maman. Et en même temps, tu l’es encore, souvent. L’enfance s’accroche au fil de nos journées.
On la ressent dans un câlin, un ourson en peluche, un souvenir que l’on ne veut pas laisser de côté. Dans notre affection partagée.
Tu n’es plus la petite fille à maman, mais tu deviens ma belle grande fille, et pour moi, même si j’ai la nostalgie de ces moments envolés, je sais qu’il y en a des aussi beaux qui s’en viennent droit devant.
Article rédigé par Elyse Marchand Blogueuse – Team J
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