J’ai un nouvel emploi
C’est arrivé. Je ne peux plus repousser l’inévitable et j’ai maintenant un nouvel emploi, une nouvelle tâche à ajouter ma liste qui ne cesse de s’allonger depuis que je suis devenue maman : celle de chauffeur de taxi.
En vous écrivant ces lignes, je pleure de rire. Pendant des années, je riais de mes amis qui faisaient le taxi maintes fois par semaine... voire par jour. Je me disais : jamais je ne vais faire ça moi. Oh que non! Ha ha ha! Surprise Jaime!!!
Et bien depuis que ma fille a commencé le secondaire et par le fait même a élargi son cercle d’amies et activé sa vie sociale, me voilà en train de l’amener ici et là. Le tout a commencé sournoisement, sans que je m’en rende compte. La vie est quand même bien faite, n’est-ce pas??! La première fois que c’est arrivé, j’étais même contente et excitée de l’amener là où elle devait aller. Et il y a eu une 2e et 3e fois… et c’est là où j’ai finalement compris que lentement mais sûrement, j’étais devenue une taxi Mom.
Je dois vous avouer que c’est un changement dans ma vie et je m’acclimate petit à petit. Nous sommes des parents qui se classent généralement dans la catégorie : #teamMaison. Autant nous aimions voyager, faire des activités et être sur le « go », autant nous apprécions notre temps à la maison. Outre les cours de natation, mes enfants ont très rarement eu des cours la fin de semaine. Puis, la semaine, on s’en est toujours tenu au cours parascolaire offert à l’école. C’est un choix personnel que nous avons fait. Donc je n’ai jamais vraiment connu le va-et-vient du taxi!
J’ai même vécu une écœurantite. Je ne peux pas croire que je vous raconte ça, mais bon, c’est dans ma nature de toujours vous dire les vraies affaires. C’était un dimanche après-midi et une amie avait invité ma fille chez elle pour l’après-midi. Le mari était couché (il était malade) et moi, j’étais en pyjama. Bien dans ma maison. J’attendais que mon potage soit prêt pour m’installer devant Netflix avec une bonne soupe maison. Est-ce que j’avais le goût d’aller porter ma fille chez son amie? Non. Puis là, je commençais à me « pomper » moi-même, à devenir négative… imaginez, j’ai eu le culot de demander à ma fille d’aller voir son père afin de vérifier s’il pouvait aller la porter. J’ai honte. Mea culpa.
J’ai fini par mettre mon égo de côté et de relativiser le tout. Après mon temps de réflexion, je me sentais nulle d’avoir eu ce petit moment d’égoïsme et de négativisme. Je me suis rappelé que le temps est éphémère et qu’au lieu de me plaindre, j’ai intérêt à voir le positif que m’apporte mon nouvel emploi. J’ai du temps seule à seule avec ma fille. Ça nous permet de jaser de tout ou de rien ou encore de chanter à tue-tête sur nos chansons préférées. Bref, d’être ensemble. D’en apprendre un peu plus sur ses amies. D’être tout simplement là pour elle.
Un jour -et je ne dois pas y penser, car je vais me mettre à pleurer- elle n’aura plus autant besoin de moi. Mais ce qui me réconcilie avec le tout c’est que peu importe où ils seront rendus, l’âge qu’ils auront, je serai toujours leur mère.
Ce ne sera plus : « Maman, peux-tu m’amener chez un ami? », ce sera : « Maman, est-ce que tu peux me prêter l’auto? ». Je pourrai alors ajouter agent de location à mon C.V. ;-)
Hahahahahaha! Amenez-moi en des jobs!!!
Véronique écrit une lettre à son amie qui accouchera pour la première fois.