Oprah au Centre Bell
Jeudi le 11 avril 2013, Oprah Winfrey a mis les pieds pour la première fois au Centre Bell à Montréal. Une soirée riche en émotions, rires et apprentissages. Oprah nous a livré un discours touchant, honnête et rempli de sincérité. Une conférence axée sur elle et sa vie, mais qui fut également remplie d’inspiration et de conseils. Elle parle tellement bien et a su garder l’intérêt de son public durant tout son discours. Elle est une grande communicatrice. La madame a pris des notes !
Acheter ou ne pas acheter un billet
Lorsque j’ai acheté mon billet, pour un instant, j’ai eu un moment de doute, car je dépensais beaucoup de sous pour passer une soirée en compagnie d’Oprah Winfrey. Sans compter, l’aller-retour et mes dépenses à Montréal. Ce n’est pas comme si je ne l’avais jamais vu. Outre, les deux enregistrements auxquels j’ai assisté à Chicago… je lui ai même serré la main et l’ai remercié de vive voix à la fin d’un des tournages, j’ai également assisté à une fin de semaine Live your best life à New York lors des célébrations pour fêter les 10 ans de sa revue O magazine. L’an dernier, j’étais aussi présente pour un des Lifeclass à Toronto. Mais une petite voix, à l’intérieur de moi, me disait d’y aller. Cette voix, je l’ai écoutée et je ne l’ai aucunement regretté.
Oprah, la maman
Oprah n’est non seulement femme d’affaires, philanthrope, professeur, animatrice et j’en passe, elle est également maman. En janvier 2007, Oprah a ouvert une école pour filles en Afrique. Les filles l’appellent « Mom-Oprah ». Aujourd’hui, 144 étudiantes sont rendues à l’Université et la plupart d’entre elles étudient aux États-Unis. Oprah nous a même confié hier que neuf filles vivent chez elle, dans sa maison, en Californie. Lors de la période d’entrevue avec George Stroumboulopoulos, il lui a demandé si elle était la mère qu’elle croyait être un jour. Candidement, elle a répondu non. Elle nous alors expliqué sa vision de la maternité. Elle a raconté : « Je crois que, jusqu’à un certain âge, nous sommes les managers de nos enfants. Ensuite, nous devenons des consultants. Avec mes filles, je suis une consultante. Par contre, je leur ai bien expliqué une chose. Dans la vie, je serai toujours là pour vous. Je vais vous défendre et vous protéger à une condition, qui est, non-négociable : vous devez toujours être honnête avec moi sinon, je deviendrai negro-crazy. » Dans ses yeux, on pouvait voir l’amour et la fierté qu’elle avait pour ses filles et j’ai bien aimé son analogie managers et consultants. C’est bien vrai !
Mes « A-HA moments »
Celles qui suivent Oprah savent ce que sont des A-HA moments. L’instant où tu réalises quelque chose sur toi ou sur les autres ou sur la vie… et tu te dis : A-HA ! J’en ai vécu quelques-uns hier soir.
Giving up the hope that the past could be different (arrêter d’espérer que le passé aurait pu être différent).
Oprah n’a pas eu une enfance facile. Abandonnée par sa mère, agressions sexuelles, enceinte à 14 ans, etc. Elle a décidé de créer son propre avenir et non d’essayer de changer le passé. Oui, nous pouvons prendre un instant pour faire le bilan, voir comment nous aurions pu changer les choses, mais il ne faut passer des heures et des jours et des mois à vivre dans le passé. Il faut se concentrer sur le ici et maintenant, sur les choses que nous pouvons faire pour changer la situation ou l’améliorer, si c’est cela que nous recherchons.
Be yourself (Être soi-même)
Oprah a longtemps essayé d’être une animatrice comme Barbara Walters. Le jour où elle a cliqué qu’elle devrait être elle-même, tout a changé. J’ai réalisé hier soir que j’essayais trop d’être la francophone parfaite que je suis loin d’être !!! Je suis une anglophone devenue bilingue. Je fais de mon mieux pour bien parler, mais ça m’arrive de me tromper ou d’inventer des expressions (et comme mon amie Julie m’a dit l’autre jour- ça fait partie de mon charme!!!) ! Mais c’est qui je suis et même s’il y aura toujours place à l’amélioration et aux apprentissages, je dois rester moi-même. Si je trompe à la radio ou à la télévision ou sur Facebook… so what ?
Get yourself ready for the moment, make yourself whole and surrender (Soyez prêt à tout moment, entier et repentant )
Oprah nous a raconté, avec beaucoup de détails, l’histoire entourant le rôle qu’elle a joué dans le fim The colour purple. Elle avait longtemps rêvé de jouer dans ce film, elle en avait parlé à tout le monde. Elle s’était préparé et a même eu une audition pour le long métrage. Après plusieurs péripéties, elle a conclu qu’elle n’aurait pas le rôle. Oprah était triste, se trouvait grosse et enviait l’actrice qui aurait l’opportunité d’incarner le rôle qu’elle convoitait tant. Un jour, elle a lâché prise. Elle a demandé l’aide de Dieu pour passer à autre chose et pour accepter la réalité qu’elle vivait. Elle souhaitait même avoir le courage d’être heureuse pour l’autre actrice. Bref, elle a lâché prise et a accepté la situation sans rancune ni jalousie. Le poids lourd qu’elle soutenait était enfin disparu. Quelques instants plus tard, après ce grand moment d’abandonnement, elle a reçu un appel de Steven Spielberg qui lui offrait le rôle de ses rêves.
Personnellement et professionnellement, cette partie de la conférence m’a émue et je constate que tout arrive pour une raison et que j’avais besoin d’entendre ces mots-là hier soir. Je réalise que c’est important et sain d’avoir des rêves, des buts et des ambitions dans la vie. Par contre, le chemin que nous prenons pour les atteindre est tout aussi important. Il faut non seulement semer, mais également se préparer et lâcher prise sans rancune ni jalousie. Ce fut une grande leçon pour moi. Dans la blogosphère, le monde des pigistes ou encore celui des médias, ce n’est pas toujours évident. Entendre son histoire, ressentir ses émotions, voir sa passion et comprendre sa leçon de vie fut tout un moment pour moi hier soir. J’ai compris et je me sens tellement plus légère ce matin. J’ai toujours été bonne avec la semence et la préparation, mais il me manquait un ingrédient. Je l’ai trouvé !
Let passion drive your profession (Laissez vos passions mener votre profession ! )
Je croyais qu’en tant que spectateur nous aurions l’occasion de poser une question à Oprah puisque c’était indiqué sur le site : période de Q & R. J’avais réfléchi et préparé cinq questions. En fait, c’est George Stroumboulopoulos qui lui posait des questions. Oops ! Par contre, tout au long de la soirée, Oprah a répondu à mes questions. Elle a aussi cité, à plusieurs reprises, quelques-unes de mes paroles préférées.
Oprah racontait que dans la vie elle se sent comme une vague dans l’eau, passionnée par tout ce qu’elle fait. La plus petite chose lui fait plaisir et elle vit sa vie en ayant beaucoup de gratitude et de reconnaissance. Lorsque ça va moins bien, elle change son attitude et transforme son problème en défi… elle n’y voit plus le négatif, mais une opportunité. Elle avance un pas à la fois.
Je suis partie, plus convaincue que jamais, que nous devons vivre, dans la mesure du possible, et travailler dans un domaine qui nous passionne. Je sais que je suis à la bonne place, sur le bon chemin. Je ne peux pas vraiment vous dire dans quelle direction je m’enligne ou qu’est-ce qui s’en vient, mais je vois que je navigue sur une vague qui me passionne et je reste ouverte aux éventualités. Les journées qui seront plus difficiles, je vais tenter de changer mon attitude et d’avancer un pas à la fois.
Une fin abrupte
La fin de la conférence a terminée de façon bizarre. Oprah a quitté la scène rapidement sans vraiment nous saluer. Plus tard dans la soirée, elle a expliqué via les réseaux sociaux qu'elle a une minuterie pour la soirée et que jeudi soir, elle l'avait largement dépassée. Tout de même, une petite conclusion (bye groupe!!!) aurait été appréciée.
Une dernière citation
Je vous laisse avec une dernière citation, une qui nous démontre que l’espoir et l’opportunité sont toujours là :
« Even through the rain, the clouds and the grey skies… the sun in still there. Have you ever taken off in a plane and it was raining outside ? Once you past the clouds, what did you see ? The sun. It’s always there »
« Même quand il pleut ou que le ciel est gris… le soleil est toujours là. Avez-vous déjà pris l’avion alors qu’il pleuvait dehors ? Une fois en altitude, dépassée les nuages, qu’est-ce que vous avez vu ? Le soleil. Il est toujours là. »