Plus que jamais… vivons le moment présent
D’un côté, je suis sans mot, de l’autre j’ai tellement de choses à dire.
D’un côté, les réseaux sociaux me permettent de travailler, d’échanger avec un très grand nombre de personnes et de m’informer, mais de l’autre, j’ai parfois l’impression d’être trop informée.
Prenons par exemple la journée du 5 avril. En début de journée, j’ai lu sur Facebook qu’une personne s’est jetée du 10e étage de l’hôtel Delta à Sherbrooke. Vers midi, j’ai lu sur Twitter qu’il y a eu fusillade dans deux garderies à Gatineau. J’ai délibérément décidé d’éteindre les réseaux le vendredi soir.
J’entends souvent, je dirais même que je me souviens moi-même de l’avoir dit à l’occasion, ces choses n’arrivent pas chez nous. Et bien, détrompons-nous, car c’est faux. Un suicide à Sherbrooke et une fusillade à Gatineau. Le tout dans la même matinée. Ce n’est plus ailleurs. C’est chez nous. C’est chez vous. C’est complètement fou, mais c’est tout de même devenu notre réalité.
D’un côté, j’ai hâte de voir ce que l’avenir me réserve. De l’autre, j’ai peur. Quelle sorte de société sommes-nous en train de créer ? Ce qui m’effraie le plus, c’est la société dans laquelle mes enfants et leurs enfants vivront.
Quand j’ai peur ou que j’ai de la peine ou que je sens une injustice, je vis toujours le même pattern. Je vis l’émotion, souvent accompagnée de larmes et, ensuite, je me mets en mode action. Ça ne me sert à rien de paniquer, d’avoir peur, car je ne peux pas changer une société ni voir dans le futur. Mais il y a deux choses que je peux faire, et ce, dès aujourd’hui :
- Vivre dans le moment présent. Je l’avoue, ce n’est pas toujours évident, mais je crois tout de même que ce soit important et surtout primordial pour ne pas virer fou.
- Élever mes enfants du mieux que je peux en leur inculquant des valeurs qui me sont chères dont la gentillesse, le respect, la gratitude, etc.
J’ose espérer qu’il y a d’autres parents qui pensent comme moi. Si collectivement nous naviguons dans la même direction, je ne peux pas croire que ça ne fera pas une bonne différence.
Aux familles et proches des victimes, aux enfants, parents, éducatrices ainsi que tout le personnel qui ont été témoins ou qui ont été les premiers intervenants sur les enfants, vous êtes dans mes pensées.
Plus que jamais, profitons et vivons le moment présent…