Quand les enfants quittent le nid familial…
L’année 2022 est sous le signe de gros bouleversements par chez moi, et ce, pour plusieurs raisons. Je n’ai pu retourner au travail depuis mon accident de voiture (fin octobre 2021), j’ai choisi un poste au préscolaire langage après quelques années en orthopédagogie et soutien linguistique, je pars 4 semaines en voyage avec mon homme, mais surtout, surtout, mes enfants ont décidé de quitter le nid familial…
Et ça, personnellement, je pense que c’est ce qui me touche le plus.
Mon cœur de maman est triste, mais heureux en même temps.
Mon propre départ
Quand tes enfants ont 18 et 20 ans, tu te doutes bien qu’un jour, ils prendront leur envol, mais j’étais loin de me douter que ce jour arriverait plus rapidement que prévu (dans ma tête, on s’entend).
Moi-même, je suis partie de chez mes parents à 17 ans pour aller étudier loin de la maison et j’étais plus que prête. Mais quand cela concerne nos enfants, on dirait qu’on n’est jamais prêts à les laisser aller. On voudrait les garder le plus longtemps possible afin qu’ils n’aient pas de soucis financiers (surtout lorsqu’on voit les prix des loyers à Montréal…), qu’ils continuent à économiser, qu’ils aient le temps d’étudier sans trop s’inquiéter des repas et du lavage, etc.
Je ne crois pas que ce soit pour les déresponsabiliser, mais c’est plus l’idée que nous voulons qu’ils aient un bon début dans leur vie d’adulte. Je me rappelle à quel point j’ai souvent trouvé ça difficile de toujours travailler et de ne pas avoir le temps et l’argent pour sortir avec des amis.
J’aurais aimé ne pas avoir de soucis en lien avec mon appartement, mes frais étudiants ou encore, ne pas manquer d’argent pour faire une épicerie.
Disons que j’ai appris à me débrouiller avec les moyens du bord. Vous me direz que ça fait partie de nos apprentissages et je vous répondrais que vous avez raison.
Seulement, en tant que parent, on veut le meilleur pour nos enfants et on aimerait que leurs apprentissages soient moins « lourds » que les nôtres.
Le bébé quitte la maison
Avec ses études au centre-ville (à 1 h 30 de la maison en transport en commun), notre fille avait plusieurs fois envisagé l’idée de déménager pour se rapprocher de son cégep et éventuellement, des universités.
Je ne le croyais pas vraiment sachant qu’il est difficile de trouver un loyer abordable sur l’île. Je me disais qu’elle allait sûrement changer d’idée. C’était mal la connaître…
Comme un cheveu sur la soupe, elle nous est arrivée un soir de semaine, au mois de mars, en nous disant qu’elle emménageait avec une co-locataire. La vitesse avec laquelle tout s’est mis en place m’a un peu étourdie.
Mais à voir l’enthousiasme avec lequel elle se préparait pour ce grand jour, cela me permettait de croire qu’elle savait ce qu’elle faisait. C’est donc le 1er mai dernier que notre plus jeune a ainsi déménagé ses boites et ses quelques meubles.
J’avoue que mon cœur était serré le matin du déménagement. J’étais inquiète pour elle, surtout qu’il y avait quelques soucis en lien avec l’aménagement de l’appartement.
Mais en fin de compte, tout s’est bien déroulé. Sa vie d’adulte commençait officiellement.
Le tour du grand frère
Comme s’il n’y avait pas eu assez de changements durant cette période, notre grand décide de faire le saut lui aussi avec sa copine. En toute honnêteté, je pensais qu’il aurait été le premier à partir.
Je m’étais, en quelque sorte, déjà faite à l’idée. Notre grand avait commencé son « trousseau » depuis quelques années, faisait des recherches d’appartement depuis plusieurs mois, etc.
Mais là, les 2 qui partent à quelques mois d’intervalle, je trouve ça plus difficile à encaisser. Du jour au lendemain, autour de la table, on passe de 4 à 3 et puis finalement, à 2…
Se retrouver seuls
Depuis l’annonce de leur départ, je ne compte plus le nombre de personnes qui m’ont dit que ça doit faire drôle de ne plus avoir d’enfants à la maison, que je devais me sentir triste ou encore, que nous sommes chanceux d’avoir « enfin » du temps pour nous.
Disons que c’est un mélange de diverses émotions. Oui, je suis triste à l’idée de ne plus les voir chaque jour. J’aime nos soupers de famille et j’aime nos petites sorties improvisées. Oui, ça fait bizarre de voir une chambre vide et c’est parfois plus silencieux.
Mais non, nous ne sommes pas plus chanceux que d’autres d’avoir du temps pour nous seuls. On a toujours pris un peu de temps pour nous deux afin de garder le lien amoureux : nous étions à la base un couple avant d’être des parents.
Pourquoi ces événements sont-ils aussi importants pour moi ?
Mis à part le fait que nos enfants sont rendus là dans leur cheminement, je pense qu’il faut aussi voir dans ce passage obligé, le fait que nos enfants ont moins besoin de nous.
On leur a donné des conseils et des outils tout au long de leur enfance et de leur adolescence.
Reste maintenant à eux de les utiliser à bon escient. On ne peut que les soutenir dans ce beau changement.
Et j’ose espérer que leur « nouvelle » vie leur permettra de s’épanouir davantage.
Texte par Carolyne Soulard Blogueuse famille – Team J
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