S’assumer – même quand c’est ultra difficile
D’entrée de jeu, je dois vous expliquer un trait de ma personnalité : je vis difficilement le changement. Si en plus c’est à la dernière minute… ouf. Tous les éléments sont là pour créer une tempête d’émotions. Depuis aussi longtemps que je m’en souviens, c’est rough.
Durant la relâche, j’ai dû m’assumer dans une décision qui fut crève-cœur à prendre. J’étais vidée, exténuée, mais en même temps j’ai été capable de voir à quel point j’avais été forte, à quel point j’avais bien réagi malgré tous les changements qu’on me lançait. Comme si une machine me lançait des balles de baseball sans arrêt et je devais toutes les frapper.
Je vous raconte.
Le premier dimanche soir de la relâche. Nous sommes à Ottawa et je prépare tranquillement nos valises pour notre départ vers la Jamaïque lundi matin. Avec un vol matinal à 6 h, je voulais faire le plus de trucs possibles afin que la levée à 3 h soit simple et rapide. Vers 16 h, je reçois un texto me disant que tous nos vols le lendemain sont annulés. Déception.
Si je voulais poursuivre mon voyage, je devrais attendre au 5 mars (au minimum). Sinon, j’avais l’option d’annuler mon voyage et de rebooker des sièges, mais ces derniers étaient beaucoup trop chers pour mon budget. Il faut savoir que chaque voyage de presse est différent et dans le cas de celui-ci, je devais payer deux vols sur quatre. J’avais bien magasiné le tout afin que nous puissions y aller en famille.
Or, en faisant des calculs, c’était impossible pour nous de payer le nouveau tarif.
Ça me fendait le cœur d’annuler le voyage. Je me sentais mal pour la relationniste. Pour ma famille. Pour mon travail. J’avais l’estomac à l’envers et je retenais mes larmes. Mais tsé, c’était « juste » un voyage et dans mon fond intérieur je savais qu’il y en aurait d’autres pour le travail et c’est la réalité des déplacements aériens – parfois les vols sont annulés.
Donc j’ai pris le peu d’énergie qu’il me restait pour annoncer à tous qu’on n’irait pas en Jamaïque.
Il est maintenant 18 h 30.
Je suis vidée émotionnellement.
Nous sommes en attente pour annuler le tout et procéder au remboursement des billets quand je reçois un texto de la compagnie aérienne m’indiquant que nos places sont réservées sur de nouveaux vols, sans frais, pour notre destination de Montego Bay. Je ne comprends pas trop ce qui se passe. Il y a 30 minutes, il n’y avait rien à faire et là on me textait un nouvel itinéraire.
Quoi faire ? Y aller ? Annuler ?
Déjà que j’ai de la misère à gérer un changement, là il y en avait trois de suite, tous majeurs. Bon, j’en conviens qu’il y a pire dans la vie que de gérer la réalisation d’un voyage de presse.
Au-delà du voyage, c’est mon plan de match qui changeait et changeait.
Je voulais vomir. Je n’étais pas bien.
À 19 h 30, nous avons pris la décision d’y aller. Nous étions déjà à Ottawa, le voyage était organisé. Revenons au plan initial, avec un jour de voyage en moins.
Quand tout a été décidé et terminé, j’ai pleuré comme un bébé. Oui j’étais vidée, mais j’étais aussi extrêmement fière de moi. Dans toute cette cohue, cette incertitude, ces changements aux heures, je suis demeurée calme. Oui j’étais stressée et un brin paniquée, mais JAMAIS je n’ai perdu patience ou mon calme – la tempête (habituelle) n’a pas eu lieu.
La fille croyante que je suis se demande si c’était un test. Un test de s’assumer dans ses choix, même quand c’est crève-cœur et ultra difficile. S’assumer même quand ta décision va potentiellement décevoir des personnes et changer des plans. Je sais sans aucun doute que ma décision d’annuler le tout était la bonne pour notre réalité du moment.
En écrivant ces lignes, je ne comprends toujours pas comment nous avons eu ces 4 vols pour Montego Bay. Comment soudainement, des vols – SANS FRAIS supplémentaire – étaient disponibles.
Comme nos amies dans Frozen, j’ai choisi de Let it go et de remercier Dieu d’avoir arrangé les choses. À sa façon.
Moi qui voulais plus m’assumer cette année, ouf – c’est parti en grand.
Mais vous savez, je crois fermement que si nos décisions et notre façon de les assumer sont faites avec la meilleure des intentions, avec délicatesse, tact et empathie… c’est correct. C’est plus que correct. C’est ce qu’il faut faire… pour nous, pour notre famille et surtout pour montrer le bon exemple à nos enfants.
Article rédigé par Jaime Damak
Suivez-moi sur Facebook
Suivez-moi sur Twitter
Suivez-moi sur Instagram