Chéri, as-tu envie d’un babymoon ?
Enceinte de six mois de mon premier bébé, j’avais envie de vacances. Pas d’un voyage. De vacances. Travaillant dans un milieu hyper stressant, je n’avais qu’une envie : prendre une pause et regarder ma bedaine bouger. J’aurais pu le faire dans le jardin, mais j’ai ressenti le besoin de faire un dernier voyage avec mon conjoint avant de partir avec la marmaille soit dans les bras, soit sur la conscience. Un moment pour nous deux sans contraintes.
Mon chum est du genre très actif. Il voulait bouger. Moi, j’avais envie de faire la baleine échouée sur une plage. Nous en sommes venus à la conclusion que pour que les deux soient satisfaits nous devions aller dans un tout inclus avec beaucoup d’activité. Nous qui avions tellement de préjugés sur ce type de voyage ! Nous avions chacun nos conditions : il voulait faire du voilier, j’exigeais qu’il contrôle son niveau de sobriété. Marché conclu.
C’est ainsi que nous sommes arrivés au comptoir de la compagnie d’aviation, bedon au vent, gros comme la terre. Une employée est venue nous chercher dans la ligne d’attente. Les compagnies aériennes ne prennent pas les femmes enceintes rendues à un certain stade de leur grossesse. Pour certaines, c’est 7 mois; pour d’autres, huit. Avec un grand sourire bienveillant, elle m’a demandé où j’en étais et quand je comptais revenir au pays. Elle nous a ensuite fait passer en priorité. J’ai trouvé cette attention très délicate.
Tout le long du voyage, les petites attentions fusaient de toutes parts. Il faut dire que les Cubains sont des gens de famille. On m’a traitée aux petits oignons ! Chéri, lui, s’amusait comme un petit fou pendant que je lisais des magazines de maternité, de grossesse et d’accouchement.
Ce que je ne savais pas, c’est que je participais à une tendance émergente à l’époque (2007) : le babymoon ! Ce nom est évidemment calqué sur honeymoon. C’est donc la lune de miel des tourtereaux durant la grossesse. Chaque couple de futurs parents choisit le type de voyage qui lui convient, mais le principe est le même : se retrouver tous les deux en dehors du quotidien pour une dernière fois avant l’arrivée de Son Altesse Royale.
Pour notre part, nous travaillions beaucoup tous les deux à cette époque. Si moi je trainais ma bedaine partout où j’allais, que je me faisais donner des petits coups à longueur de journée (en fait, toute la nuit !!! Mon fils dansait de 22 h à 3 h… ça augure bien pour la suite.), lui a pu prendre le temps de vivre ses moments avec moi durant ce voyage. Il a pu sentir les petits coups plusieurs fois par jour. Il a pris le temps de regarder notre fils bouger. Il a pris le temps de me regarder rayonner de maternité. Il a pris le temps de profiter de son bonheur et de sa fierté.
Nous sommes rentrés plus reposés. Il est rentré avec un désir plus fort de bien s’occuper de nous, de veiller sur nous. Je suis rentrée avec le sentiment que notre équipe était soudée, prête pour l’arrivée de bébé.
Article rédigé par Catherine Lemire