Deux maisons, une famille
Quand papa et maman se séparent dans la bonne entente
La réflexion que je déteste lire, entendre ou, encore pire, me faire dire, c’est bien : « Je n’ai pas réussi mon mariage, mais j’ai au moins réussi ma séparation ». Selon moi, une séparation ne signifie pas nécessairement que le mariage n’était pas une réussite. C’est que, pour diverses raisons, les deux amoureux que nous étions au départ ne sont plus, tout simplement. Cependant, de dire que mon mariage est un échec, après une maison, des prêts, un magnifique mariage et deux princesses extraordinaires, ça, NON !
Quant à y aller dans les citations, l’une d’elles m’a beaucoup parlé lors de ma prise de décision. « Mieux vaut quitter un paradis maintenant que de le transformer en enfer en y restant ». Surtout pour les enfants, qui n’ont rien demandé, encore moins de vivre entre un papa et une maman qui se chicanent tout le temps. J’ai la chance d’avoir épousé un homme juste et bon, compréhensif et un très bon père. Ne plus être amoureux, c’est triste, ça brise beaucoup de choses, mais je ne pouvais m’imaginer passer le reste de ma vie à ne plus être amoureuse. C’est un choix personnel, mais la maman que je suis, qui fait passer ses filles d’abord et avant tout, tenait à ce que cette séparation se déroule dans le calme, la compréhension et la douceur.
Je me suis fait répéter à maintes reprises que ça ne demeurerait pas comme ça, qu’aussitôt qu’un amoureux ou une amoureuse se pointerait dans le décor, la bonne entente et l’harmonie ne seraient plus possibles. Mais… pourquoi ? Pourquoi ça ne serait pas possible ? Pourquoi est-ce que moi, maman, et lui, papa, ne pouvons-nous pas être assez matures pour jouer nos rôles de parents décemment, quitte à « faire semblant » au moins devant les enfants ?
À mon plus grand bonheur, on n'a pas besoin de faire « comme si ». Inutile de choisir les mots dans nos textos, le ton dans nos conversations téléphoniques. Il n’y a pas de reproches, pas de discorde. On se fait confiance, car on s’est choisi comme amoureux il y a plusieurs années, mais on s’est aussi choisis comme parents. Le plus grand rôle de notre vie. Et on le joue d’une sincérité désarmante. À en déstabiliser l’ensemble de notre entourage.
Pas d’avocat, pas de psychologue, pas de thérapeute, rien. Des jugements à la tonne, des critiques à la pelletée.
Ma recette du succès ? Accepter les imperfections de l’autre parent, faire confiance, déléguer et… respirer par le nez ! Accepter qu’on ne puisse pas tout faire et qu’on ne puisse pas être partout à la fois. Choisir ses priorités. Comme en amour : faire des compromis. C’est de l’organisation, pas juste de l’horaire, mais aussi de ses sentiments, de sa nouvelle demeure et, surtout, de sa nouvelle vie. C’est cependant possible. Ce n’est pas une recette miracle. Ni éprouvée. Juste essayée.
J’ai peut-être la naïveté du bonheur qui pend au bout du nez, mais je crois qu’avec bien de l’amour et du temps, on réussit à traverser des montagnes.
Article rédigé par Cynthia Côté
LA conférence de l'automne pour aider les parents d'ados (et de pré-ados et de jeunes adultes) à bâtir une relation de confiance avec leur jeune.