Du couple à la famille
Par un après-midi d’été, lorsque mon petit citron d’amour n’avait que 2 mois, le papa du citron et moi, avions décidé de découvrir un nouveau parc. Un nouveau-né qui fait ses siestes uniquement en poussette, ça te motive à redécouvrir ta ville et ses environs !
Une fois la promenade commencée, je tombe face à face avec une ancienne copine du secondaire (et oui il y déjà 20 ans de cela !) et ses 3 beaux enfants en bas âge.
Avant de se quitter, je lui lance un : en tout cas, tu es pas mal courageuse d’avoir eu 3 enfants car j’ai de la difficulté à m’adapter avec un seul !
Et c’est là qu’elle me rétorque : « bien voyons, le plus difficile c’est le premier, tu passes d’un couple à une famille ».
Les mois ont eu raison de cette toute petite phrase…
Je m’explique.
Avant, il y avait le couple; un couple amoureux depuis 10 ans, marié depuis 5. Rien ne nous arrêtait, on était là l’un pour l’autre dans nos projets respectifs et communs. On dévorait la vie à coup de voyages, de découvertes culinaires, de 5 @ 7 ou tout simplement à visionner la télé bien collés.
Puis, il y a eu ce désir, plus grand que nature, celui de faire découvrir la vie à un petit être.
Un nouveau projet commun était en processus. J’étais enceinte.
Je me souviens encore, que certains soirs, bien blottie dans le creux de l’épaule de mon amoureux, il m’arrivait d’avoir des angoisses en m’imaginant que tout allait changer, que notre vie de couple que j’aimais, notre routine à 2, nos moments, allaient assurément se transformer mais je n’avais aucune idée comment. Est-ce que nous allions encore nous reconnaître?
Neuf mois se sont envolés. C’est par une nuit chaude d’été que nous sommes passés de 2 à 3.
D’un couple à une famille.
De retour au bercail, nous avons fait visiter chaque pièce de la maison à ce petit être humain miniature. Nous voulions qu’il se sente chez lui, accueilli avec bonheur et fierté. Nous allions dorénavant vivre tous les 3 sous le même toit.
Je n’avais plus d’angoisse sur mon couple. Pas parce que tout allait bien, parce qu’il n’avait plus d’importance pour moi (erreur de débutante vous me direz…et bien oui, je suis tombée dans le piège !)
Ma route du bonheur était entièrement proportionnelle au confort et au bien-être de mon nouveau-né. Que tout ce qu’il y avait pour obstruer le chemin se tasse !
Je me disais face à cette nouvelle réalité:
Pourquoi vouloir souper à 2 quand je sais que notre bébé va pleurer dès que l’on se met à table.
Pourquoi écouter la télé collée quand je peux aller me coucher et essayer de rattraper ses heures de sommeil perdues.
Pourquoi discuter avec mon amoureux quand je peux enfin écouter le silence après une journée où j’ai passé plus de temps à imiter le son des animaux de la ferme qu’à prononcer des mots !
Pourquoi faire des efforts ? Aujourd’hui je le sais.
À la longue de ne plus être là l’un pour l’autre mais tout donner à notre nouveau-né, de laisser les petites disputes s’accumuler sans les régler, de déverser notre stress de nouveaux parents l’un sur l’autre, il y a eu cette fois de trop.
Cette fois où j’ai senti la fondation de notre union craquer sous mes pieds. J’ai su à ce moment-là que notre couple, bien que bâti sur du roc n’était pas à l’abri de toutes les intempéries.
C’était notre première vraie tempête. Bien qu’elle nous parut aussi longue qu’une traverse transatlantique à la nage; c’est par la communication, l’acceptation que nos repères de couple sont en transformation, l’effort d’en faire des efforts, et bien sûr, le désir commun de faire perdurer l’amour que nous sommes passés au travers.
Oui je veux donner le meilleur de moi-même à mon fils mais je veux aussi que ses premiers pas se fassent sur un sol aussi solide que la fondation de l’union de ses parents.
J’étais une amoureuse et je suis devenue une maman. Avec le temps, la balance essaie de trouver son équilibre entre ces grands rôles d’importance de ma vie.
Parce que je veux continuer à dire, mon citron d’amour, que tu donnes le plus beau des sens à notre amour.
Article rédigé par Isabelle George
L'alerte AMBER déclenchée hier pour le petit Louka, 6 ans, a profondément bouleversé notre collaboratrice Cynthia, qui s'adresse aux mamans qui vivent peut-être dans la peur.