La dyspraxie

Si vous avez lu le texte précédent sur la dyslexie / dysorthographie / dyscalculie, vous vous souviendrez que le préfixe « dys » signifie « trouble ». 

Ainsi, dans le cas de la dyspraxie, on parle de trouble praxique (de préhension).

Aussi connu sous le nom de « Troubles d’Acquisition de la Coordination » (TAC), c’est, en gros, une difficulté à enchaîner de façon automatique des mouvements pour en arriver à la production d’un geste final / d’une action. 

Des exemples de « geste final » ou d’action de la dyspraxie?

Mâcher un aliment, parler, écrire, ouvrir une porte, pédaler, lire! 

La dyspraxie peut être motrice (fine ou globale ou les deux), verbale (articulation des muscles de la mâchoire pour parler ou pour manger), ou visuo-spaciale, visuo-constructive (coordonner le mouvement des yeux pour lire, regarder un endroit X)… ou tout en même temps!! 

Y’a un muscle à coordonner?  Y’a une sorte de dyspraxie associée.

Crédit photo : Annie Goudreau

Crédit photo : Annie Goudreau

Je ne vous apprends rien en vous disant que chacun de vos mouvements corporels relèvent d’un muscle qui bouge parce qu’il en a reçu l’ordre du cerveau. 

Cette transmission de l’ordre se fait automatiquement, sans qu’on ait à y réfléchir. 

Or, dans le cas d’une personne dyspraxique, ça n’est pas automatique.  Les muscles fonctionnent normalement, les nerfs fonctionnent normalement, le cerveau fonctionne normalement (les études ont même démontré que les « dys » ont souvent un quotient intellectuel plus élevé que la moyenne!), mais le signal entre les deux fait des soubresauts. 

La personne dyspraxique doit donc décortiquer volontairement dans sa tête chacun des mouvements pour produire l’action finale.

Penser à bouger la langue au palais pour pouvoir avaler sa salive, penser à tourner le poignet vers la droite pour ouvrir la poignée de porte, penser à pousser le muscle de la cuisse droite pour que le pied descende sur la pédale du vélo, puis pousser l’autre aussi de la même façon mais pas en même temps (tout en pensant à garder notre équilibre, le guidon droit et les yeux sur la route!), se concentrer pour situer notre corps tout entier dans l’espace en utilisant nos yeux pour situer les objets qui nous entourent, se concentrer pour ressentir la chaise sous nos muscles fessiers pour pouvoir garder notre équilibre sur la chaise en classe (ou en mangeant, oh calvaire de parent à l’heure des repas), manipuler une fourchette, une cuillère!

Crédit photo : Annie Goudreau

Crédit photo : Annie Goudreau

L’enfant dyspraxique va finir par automatiser un geste à force de le pratiquer.  Il pourra éventuellement écrire, une fois que son cerveau aura enregistré comment placer les doigts sur un crayon. 

Par contre, en se concentrant pour maintenir les doigts sur le crayon de la bonne façon, il ne pourra pas réfléchir aux muscles qui contrôlent son poignet, et il va écrire en bougeant tout le bras à partir de l’épaule, au lieu de simplement bouger le poignet pour tracer les lignes!!

Finalement, la dyspraxie est un diagnostic très délicat à poser, puisque beaucoup de ses symptômes se retrouvent dans d’autres problématiques. 

Un TDAH peut occasionner des difficultés motrices parce que l’enfant n’est pas attentif à ce qu’il fait.  On peut confondre des problèmes d’élocution avec une dysphasie, etc. La dyspraxie est un diagnostic éliminatoire, qui ne se pose que lorsque toutes les autres possibilités de problématiques ont été éliminées. 

Pour en savoir plus sur ce qu’est la dyspraxie et ses manifestations, procurez-vous l’EXCELLENT livre de Julie Philippon, « Laisse-moi t’expliquer la dyspraxie » aux Éditions Midi-Trente.  



Des outils pour mieux comprends la dyspraxie

http://www.sosdyspraxie.com/

http://www.aqetaoutaouais.qc.ca/WP/?page_id=233

https://www.irdpq.qc.ca/sites/default/files/docs/CongresColloque/dyspraxiemotriceboudreaultleger.pdf 

Article rédigé par Annie Goudreau
Son blogue : Morceaux-arc-en-ciel




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