En attendant d’être rendue à la rivière

Chaque fois, c’est la même chose. Mille et une questions m’envahissent. Comment est-ce que ça va se déclencher? Où? Quand? Combien de temps ça va durer? Comment ça va finir?

Chaque fois, plus la grossesse avance, plus les questions reviennent. Parce que non, ce n’est pas parce que c’est la deuxième, troisième ou même quatrième que c’est nécessairement moins inquiétant ou intriguant. 

Crédit photo : Catherine Galarneau

Crédit photo : Catherine Galarneau

J’ai appris avec le temps qu’avec les grossesses, avec les bébés, TOUT est possible. Un premier accouchement facile, comme un troisième accouchement désastreux. Un accouchement court, un long, un « normal ». Les naissances se suivent, mais ne se ressemblent pas du tout! Lors de mon dernier accouchement, le médecin m’a remercié pour ma patience! Oui! Ma patience à faire naitre mon troisième enfant, alors que les deux précédents avaient été plutôt rapides, une fois la phase de latence passée bien entendu. 

À l’approche de mon quatrième accouchement, je suis encore une fois assaillie par toutes ces interrogations. C’est un peu épeurant, surtout excitant. Est-ce que je vais perdre les eaux? Devrais-je être provoquée? Est-ce que cela finira en césarienne? À ma première expérience, j’ai fait un plan de naissance. Il n’était pas très détaillé. Je ne savais pas vraiment comment je voulais vivre ce moment! Comment aurais-je pu, alors que je ne sais pas à quoi m’attendre et surtout, que c’est si imprévisible? Alors, j’ai pris quelques notes, en choisissant plutôt le lâcher-prise. Ma priorité? Faire naitre ce bébé et enfin rencontrer cette surprise qui poussait dans mon ventre depuis tant de semaines. Peu importe la façon, je voulais que l’on s’en tire bien tous les deux, simplement. 

Épidurale? 
Je ne voulais pas. Mais, comment savoir si j’allais en être capable? On entend parler de la douleur comme étant si abominable! Pourtant, et c’est ce que je me suis répété souvent, ma grand-mère l’a fait… 10 fois! Alors en principe, je devrais en être capable. 

Césarienne?
J’espérais que non. Mais, je savais que si c’était nécessaire, je serais heureuse que cette opportunité existe. Je suis moi-même née par césarienne planifiée. Si cette opération n’avait pas été au point, je ne serais pas là aujourd’hui puisque ma mère n’aurait pas survécu à son premier accouchement, mon frère non plus, probablement. 

Méthodes de soulagement de la douleur?
J’en connaissais quelques-unes (très peu!), mais je ne m’étais pas fait d’idée sur lesquelles employer et à quel moment. Je me disais que j’irais avec mon « feeling » face à la douleur.

À mon deuxième accouchement, je n’étais guère plus préparée. La seule chose que je savais de plus était que j’étais CAPABLE de mettre un enfant au monde. Mon corps avait réussi cet exploit une fois, il réussirait assurément une autre fois. Peu importe comment ça tournerait, je savais que je devais garder en tête ma priorité. N’empêche que j’ai eu des moments d’angoisses et de questionnements. Et que ça ne s’est pas tout à fait passé comme la première fois!

À mon troisième accouchement, j’ai eu les mêmes doutes. Mais, moins longtemps. Tsé, ça faisait déjà deux fois que je réussissais cet exploit! Rapidement, j’ai pris confiance. J’étais certaine que ça irait mieux, plus facilement, moins long, mieux géré, etc. Ben la Vie s’est chargée de me rappeler de ne rien tenir pour acquis. R-I-E-N! Ç’a été mon accouchement le plus long et le plus difficile, et mon bébé, le moins en forme à la naissance.

Alors cette fois-ci, j’écoute la voix du lâcher-prise. Je pense que c’est le meilleur conseil que l’on peut donner. Oui à une préparation, une réflexion de ce que l’on souhaite, mais ensuite, on lâche prise. 

Oui, ça m’intrigue, ça me stresse. Mais, j’essaie de repousser ces pensées au fond de mon esprit et de me concentrer sur les dernières semaines de cette cohabitation. Comme le dit l’adage : on traversera la rivière quand on sera rendu au pont!

Article rédigé par Catherine Galarneau




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