Pour ou contre les bébés dans les restaurants chics

Dimanche soir, 18 h. Je suis à la terrasse d’un restaurant d’où l’on ne peut sortir avec une facture à moins de 100 $ par personne. Un couple avec un bébé de cinq ou six mois et les grands-parents s’installent à quelques tables de nous.

La mère installe une couverture sur le pavé uni pour y changer la couche et y créer un terrain de jeu pour le petit. Le petit rampe et elle doit aller le récupérer régulièrement. Le serveur lui indique qu’il serait dangereux de laisser la couverture et le petit par terre : il pourrait trébucher sur le bébé avec les mains pleines d’assiettes contenant de la nourriture chaude. Elle retire la couverture et le papa prend le bébé sur ses genoux quelques instants. Ce n’est pas un type de resto qui a des chaises hautes. La pauvre maman n’a que la poussette ou les bras.

Si le papa prend le bébé le temps que maman puisse prendre deux bouchées froides et rapides, les grands-parents ne sont d’aucun soutien et ne proposent jamais leur aide. La jeune maman va se promener avec bébé dans les bras, se lève, se rassoit, etc. On voit son visage se crisper et le stress monter plus le repas avance. Elle a cependant un très bon bébé : on ne l’entend pas. Par chance ! Personne ne peut donc lui jeter de regards culpabilisants de se faire gâcher sa soirée qui coûte cher par les cris et les pleurs d’un bébé.

Évidemment vient un temps où le bébé est épuisé et doit dormir. La maman le dépose dans sa poussette et lui crée un petit abri sous des couvertures. Après deux minutes, bébé donne des coups de pieds et l’abri est détruit. La tension monte chez la maman. Elle ne profite ni de son repas ni de la compagnie de sa famille. Elle quitte la table pour l’allaiter debout sur le trottoir sous un voile. Elle s’y prend par trois fois. Elle se dépêchait sûrement un peu trop au goût de fiston.

Vers 19 h 30, elle part en poussette dans le but d’endormir le bébé… et de peut-être décompresser un peu. Elle est passée près de nous, le visage fermé, les yeux remplis de colère. Quand mon amie et moi avons quitté le restaurant à 20 h, elle n’était toujours pas revenue.

Mon petit doigt me dit que la prochaine fois, elle proposera de commander du St-Hubert.

De votre côté, êtes-vous pour ou contre les bébés dans les restaurants chics ?

Article rédigé par Catherine Lemire

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