Quand on crache en l'air...
« Quand on crache en l’air, ça nous retombe toujours sur le nez. » Cette expression a pris tout son sens lorsque je suis devenue maman pour la première fois.
Moi, je ne voulais pas avoir de garçon, ça bouge beaucoup trop, ça casse tout, c’est bruyant et ça aime les zombies et les polices. Moi, je voulais avoir des filles, pour faire des affaires de filles, pour donner ma collection de Barbies à ma fille et parce qu’une fille, c’est calme, posée, ça ne fait pas mal à personne et ça joue tranquille dans son coin sans déranger. Et comme une certaine « Camille », je me disais que moi, quand j’aurais des enfants, ils ne fouilleraient pas dans les armoires, ils seraient super bons à l’école, et surtout.. SURTOUT! Ils ne prendraient jamais jamais JAMAIS de foutu Ritalin, parce que moi, quand j’aurais des enfants, je serais capable de les élever comme du monde, moi. À l’échographie, j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps quand on m’a dit que c’était un garçon (hé oui!!). Soudainement, je n’en voulais plus de ma future job de mère… (Rassurez-vous, quand il est arrivé, je suis tombée complètement amoureuse!!) Au deuxième, ne voulant pas pleurer encore, je me suis persuadée pendant des semaines que ce serait un garçon aussi et j’ai eu raison. Je me « consolais » en me disant qu’il serait roux… « Je veux un roux, je veux un roux! »
Bref… j’ai eu deux gars… Qui ont tous deux des troubles d’apprentissages importants, et qui doivent prendre tous les deux de la médication pour leur TDAHhhhhhhhhhh. Mais le deuxième est roux!!! Mes gars, mes hommes, mes amours… ils ont fait de moi une nouvelle femme. Une femme qui n’a plus de préjugés, une femme qui s’est ouvert aux différences. Une maman qui s’est découvert une patience et une résilience qu’elle ne croyait pas avoir, capable d’être une lionne pour les défendre et les aider à faire leurs place dans ce monde où la différence n’est souvent pas la bienvenue! Moi, Annie la timide qui s’évanouissait à l’idée de « caller » une pizza au téléphone, me voilà maintenant capable de parler devant des foules, d’expliquer la dyspraxie, le déficit d’attention et l’hyperactivité à des profs, des directeurs, des monsieurs-madames-tous-le-monde en solo ou en conférence. Et tout ça, c’est grâce à la présence de mes fils, à leurs différences! Des « gars-gars » full énergie qui sautent partout, qui grimpent partout, qui font des guerres de bonhommes sur le plancher du salon à 6h le dimanche matin, qui détestent le rose et adorent se rouler dans la boue, des gars-gars qui sont incroyablement forts et persévérants. Sans eux, je ne serais pas la mère que je suis, je ne serais pas la femme que je suis. À mes fils, MERCI d’avoir fait de moi votre maman! (psssiitttt!!! J’ai aussi appris entre temps que quand on veut quelque chose de la vie, faut dire « je veux », pas « je veux pas »! Essayez ça!!!)
Article rédigé par Annie Goudreau
Son blogue : Morceaux-arc-en-ciel
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