Réflexion sur mes relations
Quand on est petit, on souhaite ressembler à nos parents et surtout leur plaire; c’est normal. Quand on est plus grand, on veut s’en détacher et faire notre marque; c’est l’adolescence. Et lorsqu’on est adulte ? Personnellement, je pensais que j’allais « faire ma vie », comme on dit, sans me soucier de ce que mes parents allaient penser de moi. Hé bien… non ! Je me demande souvent si je suis seule à vouloir toujours faire la fierté de mon père et vouloir sa reconnaissance. Je pense que d’une certaine façon, c’est sain, mais quand ça nous met à l’envers de ne pas y arriver et d’avoir l’impression de n’être jamais à la hauteur ? Quand ses commentaires sapent votre moral et que vous avez l’impression de ne pas valoir grand-chose ?
Bien que ma petite voix intérieure me rappelle que je ne dois pas accorder d’importance à cela, ce n’est pas facile ! Comme le dit si bien Diane Lavoie dans son livre Tremblement de mère (je vous le recommande soit dit en passant) : « une maman (ou un papa) jamais contente de vous, c’est une dose de poison qu’on met dans votre manger tous les jours (…). C’est s’obliger à en faire plus que les autres, encore plus, pour qu’un moment, une fois, on se sente un peu satisfaite ». Quelle pression !
Pour une fille comme moi, monoparentale ayant la garde complète de deux enfants, qui a vécu du harcèlement au travail, qui a dû quitter son emploi pour sauver sa peau et qui décide finalement de réorienter sa carrière… ça ne plaît pas au papa et ça ajoute du poids sur les épaules de la fille !
Le pire c’est de se rendre compte que « la pomme ne tombe jamais loin de l’arbre ». En observant mes agissements, je me rends compte que je reproduis le comportement que, inconsciemment ou non, je m’étais promis de ne jamais avoir. Là, c’est frustrant !
Je me suis donnée comme mission de rendre la vie plus légère à mes enfants, de leur permettre de croire en leurs idées, en leurs désirs peu importe ce que j’en pense. J’apprends avec le temps qu’il y a toujours quelqu’un pour ne pas être d’accord avec moi. Mais je dois avouer que, même à mon âge, j’espère encore plaire ! Je travaille très fort à augmenter ma confiance en soi, car c’est elle qui me permettra un jour de ne pas me laisser atteindre par le regard évaluateur de mon père. Je pense aussi que le plus beau cadeau que je peux faire à mes enfants, c’est leur apprendre à être fiers d’eux et à se respecter. Je pense que le regard de mon père provoque en fait l’effet contraire de ce qu’il souhaiterait : ça me donne envie maintenant d’être qui je suis et surtout de ne pas être comme tout le monde !
Article rédigé par N.