L'angoisse de la rentrée
Si votre enfant vit de l'angoisse en cette rentrée scolaire, sachez que vous n'êtes pas seul. Ce n'est pas seulement les enfants qui en vivent, certains adultes également.
Témoignages de parents...
Hélène
Ma fille, la rentrée et l’anxiété…
Cette année, ma fille fera son entrée en 5e année, elle fréquente la même école depuis sa maternelle, elle y a ses amis, elle connait les lieux, elle connait le personnel. Tout pour l’aider à avoir une entrée pas trop stressante…
Mais, car oui il y a un mais, ma fille stresse tout de même. Année après année, c’est toujours la même chose : lorsqu’août fait son apparition, lorsque l’on parle d’acheter les articles scolaires, lorsqu’elle sent la fin des vacances, elle commence à angoisser. C’est alors le retour des maux de ventre, de maux de cœur et de l’irritabilité.
Puisque je la connais bien, puisqu’elle se connait bien et puisque l’anxiété fait partie de ma vie depuis toujours, j’ai plusieurs trucs pour l’aider à réduire l’anxiété : la relaxation, la méditation, les bains, les discussions, le retour des routines, les Fleurs de Bach, etc.
J’espère année après année que ce sera moins intense. Cette année semble être le moins pire à date. Elle ne s’est pas encore réveillée en pleine nuit en me disant qu’elle avait mal au cœur et je n’ai pas eu encore à ramasser du vomi les yeux collés parce que je dors encore… C’est un excellent début. Nous avons eu droit aux maux de ventre et un peu à l’irritabilité, mais vraiment rien de grave.
Il reste encore quelques jours avant la rentrée scolaire, mais j’ai bon espoir que cette année, les trucs utilisés et l’habitude des entrées scolaires permettront à ma grande de ne pas trop subir les troubles reliés à son stress pré-rentrée scolaire.
Cynthia
Ma fille aînée entamera sa première année du primaire le 28 août prochain. Il s’agit donc de sa deuxième rentrée scolaire officielle, si on ne compte pas la prématernelle. Et comme tous les ans, elle a hâte même si…
Même si chaque fois, elle n’avale rien de toute sa première journée à l’école. Même si elle est muette à son retour à la maison quand on lui demande comment ça a été. Même si elle vomit en soirée, pour évacuer son trop-plein d’émotions.
Évidemment, comme parent, chaque année nous essayons de bien la préparer et de bien l’outiller pour affronter cette journée riche en émotions et en nouveautés. Notre fille est une grande émotive et elle est très anxieuse. Nous devons la prévenir si une nouveauté survient dans sa vie. Nous la préparons, la guidons, comme tous les parents le font à la veille de la rentrée scolaire. Mais ça ne suffit pas. Nous ne pouvons pas être avec elle en tout temps, évidemment, et, bien que ce soit déchirant pour nous de la voir dans cet état la première semaine, nous nous disons que nous sommes tous déjà passés par là.
L’an dernier, en maternelle, bien qu’elle adorait l’école, elle pleurait tous les jours malgré tout. Elle craignait les plus grands dans la cour d’école, elle craignait de ne pas savoir quoi répondre à son enseignante quand elle lui poserait une question, elle craignait de ne pas se faire d’amis, etc. Le même manège s’est opéré quand nous l’avons inscrite au service de garde de son école.
Quoi qu’il en soit, ce fut bénéfique. Ce fut bénéfique de se détacher un peu plus, de la laisser aller la journée entière dans un milieu différent de la maison ou de chez mamie. Le cordon a été difficile à couper des deux côtés, mais particulièrement du sien. Nous espérons que cette rentrée scolaire sera moins difficile à vivre pour elle, qu’elle se mette moins de pression sur les épaules et qu’elle croit davantage en elle. Elle est pleine de potentiel et si belle à voir aller quand elle prend confiance ! Bonne rentrée !
Kim
L’angoisse de la rentrée ce n’est pas seulement lorsqu’on a10, 15 ou 20 ans. Mais c’est aussi lorsqu’on choisit de réorienter sa vie et de retourner sur les bancs d’école plusieurs années après avoir été diplômée.
L’angoisse de la rentrée c’est hésiter et avoir peur d’avoir commise une erreur sur le choix du cours parce plus tu vieillis plus tu as l’impression d’arriver à ta dernière chance.
L’angoisse de la rentrée c’est d’être anxieuse à la minute où tu t’imagines faire un retour en classe. C’est avoir mal au ventre et être si stressé que tu en perds tes cheveux par poignée.
L’angoisse de la rentrée c’est d’essayer de voir du positif dans tout ça puis croire que si tu as fais le choix de retourner à l’école c’est bien parce qu’il y a autre chose de mieux qui t’attend.
Jaime
Mon garçon vit parfois des angoisses quand il doit commencer quelque chose de nouveau. Il n’aime pas le changement. Il est bien dans la routine, son quotidien, son petit monde. Or cette année, non seulement il a l’angoisse de la rentrée mais il doit aussi faire face à sa première rentrée seul, car sa grande sœur change d’école.
Même s’il aime jouer la carte de l’indépendance, Fiston a toujours été bien entourée à l’école avec une grande sœur présente et qui avait toujours un œil sur lui. La relation qui se développe entre mes deux enfants en est une belle. Évidemment, à l’aube de l’adolescence, il y a plus de friction entre les deux, mais, tout de même, le nombre de fois où ils jouent, discutent et rient ensemble dépasse largement les moments où ils se chicanent.
Ça fait quelques jours qu’on prend un peu de temps ici et là pour se préparer pour la rentrée et un matin, mon fils est arrivé près de moi en sanglots : il n’avait plus hâte au fameux jour J. Que ferait-il s’il n’y avait pas d’ami dans sa classe ? S’il n’aimait pas son professeur ? Mon cœur de mère avait de la peine.
Je l’ai écouté. Je l’ai serré dans mes bras. Je l’ai rassuré le mieux possible et j’ai décidé de mettre cartes sur table. J’ai tenté d’être rationnelle avec lui dans son instant d’émotions. Je lui ai expliqué que les chances qu’il connaisse au moins une personne dans sa classe étaient bonnes. De plus, avec lui, nous avons discuté de la pire situation possible afin de relativiser la situation. Après quelque temps, il se sentait mieux (et moi aussi).
Par contre, en tant que mère, sachant que mon fils est angoissé, la rentrée me stresse plus cette année. J’ai hâte de connaître son groupe, son enseignant, les enfants qui seront dans sa classe.
Petit commentaire de parent
Ça fait plusieurs années que je vis dans le monde scolaire et je ne comprends toujours pas le but de garder toutes ces informations (titulaire, groupe, etc.) secrètes jusqu’à la rentrée. Ma fille commence le secondaire et, dès la fin juin, elle connaissait son numéro de groupe et elle a pu, en discutant avec d’autres, savoir qui serait, ou ne serait pas, dans son groupe. Elle commence l’année avec moins de stress et d’angoisse, car elle sait qu’elle aura un visage connu dans sa classe. C’est rassurant pour nos jeunes.
J'ai préparé un kit pour le casier de ma fille. Ben oui !!!!