Cher papa
Il y a 21 ans jour pour jour, tu nous as quittés. Je me souviens de cette journée comme si c’était hier. Je me rappelle le visage de ma grand-maman d’amour quand elle nous a annoncé la nouvelle. Imagine-toi donc qu’elle nous a quitté la semaine dernière.
Elle avait 89 ans.
Lors de ses funérailles, fiston a joué une pièce au piano, la chanson qu’elle chantait toujours aux enfants. Moi, j’ai partagé des tranches de vie et des souvenirs que j’avais d’elle. J’ai même apporté ma petite valise rouge que tu m’avais ramenée de la Tunisie.
Tu te souviens, c’est la valise que je remplissais et apportais toujours chez elle lorsque j’allais passer la nuit.
T’aurais dû voir la face de mon frère quand il l’a vu. Que de souvenirs… Je l’ai rempli d’objets reliés à des anecdotes.
J’aurais pu parler pendant des heures !
Je suis désolée de ne pas te donner des nouvelles plus souvent. La vie va vite et j’essaie du mieux que je peux de concilier la famille et le travail.
Ce n’est pas toujours évident.
Je pense que tu serais fier de ta princesse, car je suis devenue une entrepreneure, et c’est un peu grâce à toi. Tu avais plusieurs rêves et, malheureusement, tu es parti sans avoir la chance de les réaliser.
Je suis très consciente que notre temps sur cette Terre est compté, alors je fonce et je travaille fort pour réaliser les miens, pour être heureuse et assurer l’avenir de mes deux enfants.
Parlant des enfants, ils vont tellement bien. Poulette est présentement en examens du Ministère, car elle termine sa 4e année. Quelle belle fille : attentionnée, généreuse, intelligente et si raisonnable.
Fiston lui, il est tout un numéro : créatif, drôle, intelligent et émotif. Je me retrouve dans chacun d’entre eux.
Ils sont ma plus grande réalisation.
Tu les aimerais tellement. Ils sont tout simplement formidables. Pendant que je t’écris cette lettre, ils sont en train de faire leurs devoirs. Je les regarde et je ne peux que sourire. Oui, oui, la mère est fière !
21 ans sans te voir. 21 ans à manger un gâteau de fête médiocre. Entre toi et moi, personne ne pourra remplacer le roi des gâteaux d’anniversaire.
Étrange qu’après toutes ces années, je pense encore aux gâteaux que tu me préparais. Quel talent tu avais.
Tellement de choses me font penser à toi…
Quand je cuisine avec les enfants.
Quand je joue à maman baleine / bébé baleine dans la piscine avec poulette et fiston.
Quand j’essaie de dessiner sur un papier (surtout un oiseau).
Quand je regarde les bulletins des enfants.
Quand j’entends certaines chansons à la radio.
Et je pourrais continuer.
21 ans plus tard, même si tu n’es plus ici papa, je constate en t’écrivant cette lettre que tu n’es jamais trop loin…
Jaime xo
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