Mission solidarité

Comme vous tous probablement, ce fut une semaine avec peu de bonnes nouvelles et une où nous avons dû apprivoiser une nouvelle réalité dans des circonstances peu joyeuses : soit celle d’être confinés à la maison en famille. À conjuguer travail, vie de famille - une routine non conventionnelle pour la grande majorité des personnes en temps normal.

Aujourd’hui, on a écouté la conférence de presse de M. Legault en famille. Quand il a annoncé que le retour en classe était peu probable d’ici la fin mars et qu’on regardait différents scénarios, dont début mai, j’ai vu la déception dans le visage de mes enfants. « Je veux revoir mes amis. Je veux jouer au basket avec eux », nous a expliqué Philippe. Emma ,pour sa part, nous a énuméré toutes les activités qui tomberaient à l’eau, elle qui vit sa dernière année au secondaire. Des sorties des finissants, la pièce de théâtre sur laquelle elle travaille depuis septembre et la planification de son bal. Ces jeunes, comme la majorité des jeunes du Québec et du Canada, doivent faire d’innombrables deuils.  

Je ne vous cacherai pas que mon cœur de mère était en miettes en les écoutant. Quoi dire? Comment les réconforter? C’est une tâche quasi impossible quand on ne sait pas ce qui s’en vient. J’ai fait du mieux que je pouvais en sachant très bien que j’étais peu convaincante avec mes propos et mes similis arguments.

J’essaie d’être la plus forte possible, même si ma tête tourne beaucoup et la réalité amène son lot d’inquiétudes : j’ai peu de contrats, des projets ont été annulés. L’incertitude financière se fait sentir. Sans oublier un déménagement imminent. Dans un temps si incertain.

Depuis lundi matin, je n’étais pas sortie de la maison. Comme la plupart des gens, je suis les actualités via les réseaux sociaux et chaines de nouvelles. Je voyais plusieurs statuts disant que certains rayons des épiceries en arrachaient, mais j’avais de la misère à le croire et je me disais, dans ma tête, que tout serait dans l’ordre d’ici quelques jours. Je suis sortie tantôt faire quelques emplettes et j’avais l’impression de vivre sur une autre planète. On essuyait les carrosses avant de les donner aux gens, en entrant dans l’épicerie ça sentait l’eau de javel à profusion, avant de payer ils nettoyaient la machine Interac et plusieurs sections de l’épicerie étaient vides. Plus de farine ni d’essuie-tout pour nommer que certains items. De voir la réalité en personne m’a frappé de plein fouet.

En sortant de l’épicerie, il pleuvait à boire debout.

Arrivée dans ma voiture, je vivais un trop-plein d’émotions.

Je me suis mise à pleurer comme un bébé.

D’inquiétude. De choc. De stress. De l’inconnu.

Quand j’ai réalisé que c’était seulement la 5e journée officielle d’isolement que nous vivions et qu’il en restait fort probablement encore plusieurs devant nous, je me suis mise à pleurer à nouveau.

 Une fois toutes les larmes sorties de mon corps, je me suis ressaisie.

Nous sommes quasi tous dans le même bateau.

Pour éviter de couler, faut s’accrocher à quelque chose. Que ce soit la lecture, un projet spécial en famille, du camping au sous-sol, un projet personnel, un blitz de télé et cinéma en famille, la popote, le ménage du printemps (imagine le bonheur en clairant la liste de choses à faire), des partys disco dans le salon – peu importe ce qui vous allume, foncez. Faites-le. Planifiez du temps à l’horaire pour le réaliser.

Faut s’entraider. 

Faut s’écouter et être là les uns pour les autres, même si c’est virtuellement.

Faut faire notre part en tant que citoyen et suivre les demandes de notre gouvernement.

Soyons solidaires.

Pour ma part, j’ai décidé d’investir plus de temps afin de créer du contenu pour les différentes plateformes JSUM afin de vous aider dans les jours et semaines à venir. Je veux aussi profiter de cette réalité pour passer du temps de qualité avec les enfants et tisser des liens encore plus forts avec eux. J’aimerais aussi mettre de l’ordre dans nos choses, faire un bon ménage du printemps (et ainsi, dans ma tête) et prendre également un peu de temps pour moi.

Ma chute de larmes m’a permis de reprendre le dessus sur la situation.

Est-ce que j’aurai des rechutes? Fort probablement. Mais je sais que je serai en mesure de m’en sortir.

Mon but durant les prochains jours est d’être le meilleur exemple possible pour mes enfants.

Si vous avez versé des larmes hier ou si vous en versez ce soir ou demain, sachez que vous n’êtes pas seul. Vivez votre émotion et ensuite, retrouvez la lumière, l’espoir et relevez-vous.

Quand l’espoir est là, quand la bonne attitude fait son apparition – tout est possible.

Ensemble, on va traverser cette tempête.

Accrochons nos bateaux et ramons tous dans la même direction.

Je pense à vous,
Jaime xo

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