Ne touchez pas mon col

À ma première fille, après une nuit de contractions douloureuses à ne pas pouvoir dormir, je sentais que le moment était venu. En arrivant à la maison de naissance, j'étais dilatée à un beau gros 0. Je me disais que c’était impossible de souffrir autant… pour rien. J’ai perdu énormément de confiance en ma capacité à tolérer ce qui s’en venait. Une réelle détresse s’est installée en moi et n’est pas partie. Pourtant, 6 h plus tard, j’accueillais ma première fille.

 

À la venue au monde de ma deuxième, j'ai reçu une épidurale à 3.5 de dilatation, j'étais incapable de supporter les hormones de synthèse 1 contraction plus tard, j'ai dit à mon infirmière que je sentais la poussée. Elle m'examine et me que je suis toujours à 3.5. La contraction suivante, je pousse et je ne peux m'empêcher de pousser. Elle revérifie et surprise, je suis à 10.

 

À la naissance de mon garçon, j'étais à 5 lorsque ma sage-femme est arrivée chez moi, j’avais l’impression que je n’avais pas le temps de me rendre nulle part. J’avais raison! 12 contractions plus tard, je tenais mon loulou.

 

Selon les normes attendues, on devrait dilater de 1 à l'heure (normes faites sous hormones de synthèse).

De mon côté, j'ai un prétravail très long qui se fait sans aucune dilatation, mais quand ça commence, ça se passe à la vitesse de l'éclair.

Est-ce toutes les femmes qui dilateront de façon régulière tout au long du travail?

Je ne crois pas.

Voilà pourquoi je refuse les touchers vaginaux pendant une naissance.

Me faire dire que tout l’intense travail n'a pas fait avancer les choses, ça me démoralise au plus haut point.

Je me mets à douter de moi et à avoir peur de ne pas avoir assez d'énergie pour continuer.

Maintenant, je me fie à mon senti. Je ne le mets plus en doute.

Je refuse aussi les examens du col durant mes suivis. J’ai remarqué tant d’attentes et de déceptions chez mes clientes.

 

Avoir l’impression que cette grossesse ne finira jamais joue réellement sur l’état d’esprit lorsqu’on se fait dire qu’on est à 0. Pourtant, tu peux accoucher aujourd’hui!

 

Avoir l’impression que bébé se pointera le bout du nez sous peu en se faisant dire qu’on est à 2 et perdre du courage et de la force un petit peu tous les jours durant les 3 semaines qui restaient finalement…

 

J'ai appris que les touchers vaginaux n'étaient pas obligatoires. Ils peuvent même mener à des conséquences.

Pour moi, ils sont inconfortables, envahissants, me ramènent sur terre quand je dois pourtant me laisser transporter dans une autre dimension et me démoralisent.

Pour certaines, les touchers vaginaux vont les aider à se valider et leur donner confiance.

 

Si toi aussi, ça joue négativement sur ton moral et te fait douter, sache que de quantifier l’avancement d’un travail n'est pas obligatoire.

Le savais-tu?

 

J'ai hâte de lire vos expériences de dilatation! Ça se passe comment chez toi?

 

Es-tu dans le team lentement mais surement ou le team rien mais boom?


Texte par Mélanie Claveau, La physio pas gênée

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