Une naissance par le ventre

C'est bizarre, mais j'ai toujours de la difficulté à dire que j'ai accouché. Comme si ce terme était réservé aux mamans qui accouchent naturellement, par voie vaginale. Comme si la césarienne était marginale.

C'est fou je sais, mais je me sens comme si je n'avais pas vécu l'accouchement, le beau, le vrai. Je me suis demandé souvent pourquoi je ressentais ce sentiment d’imposture... Je crois que c'est peut-être à cause des nombreux commentaires que j’ai reçus.

Je sais pertinemment que les gens ne se veulent pas méchants, mais reste que leurs propos ont sans doute fait leur chemin dans mon subconscient… Par exemple, je me suis souvent fait dire: Tu es chanceuse de ne pas avoir vécu des heures de contractions! Ou encore : Fiou, tu n'as pas eu à pousser ta vie! Et certains vont même jusqu’à me dire : mais au moins ton entrejambe n'a rien subi!

Et inconsciemment c'est comme si le fait d'avoir eu une césarienne rendait mon expérience moins importante. Comme si l'accouchement normal était un exploit tandis que la césarienne, elle, était plutôt moche et banale...

 Mon histoire d’accouchement

Mais quand j’y repense, je trouve que ma petite césarienne est tout simplement exceptionnelle. C’est qu’à 30 semaines, mon corps n’en pouvait plus de supporter le poids des jujus. Je me suis présentée au département de natalité ouverte à 3 cm avec deux bébés qui se présentaient par les pieds.

Il y avait du va et vient dans la chambre, les gens étaient visiblement stressés. Les docteurs ne savaient pas s’ils allaient pouvoir me transférer ou s’ils allaient devoir procéder à l’opération là tout de suite et envoyer mes bébés à un autre hôpital ayant un département de néonatalité.

L’idée d’être dans un autre établissement que mes minis me faisait paniquer!

Heureusement, nous avons eu le OK pour que je sois transportée d’urgence en ambulance. Durant le trajet, les contractions augmentaient. J’avais peur parce que les bébés n’étaient plus monitorés. Arrivés à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, ça n’a pas été bien long que j’étais dans la salle d’opération.

La chirurgienne m’a expliqué que Léonard était engagé alors la démarche pour le sortir allait être risquée. En tout, on m’a coupé 6 couches de peau pour arriver aux bébés. Je ne les ai pas entendus pleurer, je ne les ai pas vus non plus.

Ils ont été emportés dans leur petite maison de vitre qui allait faire office de ventre pour les deux prochains mois.

Et moi je suis restée là, sans vraiment comprendre tout ce qui venait d’arriver. Vide et déroutée. Mais avec du recul, je ne peux pas dire que je n’ai pas aimé chaque instant.

Parce que cette expérience catastrophique m’a donné mes deux enfants et ils sont tellement magnifiques. Et même si je ne les ai pas tenus contre moi, notre rencontre à travers la vitre n’en était pas moins magique!

C’est un moment de pur bonheur à jamais gravé dans mon cœur!

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Alors j’ai le gout de vous dire, évitons les comparaisons. Et je m’adresse aussi à toi, la maman qui doit vivre son deuil de l’accouchement parfait. S’il te plait, sois douce envers toi-même.

Tu as fait tout ce qu’il fallait, tout ce que tu pouvais. Apprends à l’accepter et à l’aimer autant que tu aimes ton bébé.

Texte et photo par Sarah Durand Maman Blogueuse – Team J

 

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